Anne-Helena Mayfair Beaufort d'Harcourt

~ Identité ~

Nom : Mayfair Beaufort d'Harcourt
Prénom(s) : Anne-Helena
Surnom(s) : Nina, mais seulement pour gens qui peuvent se le permettre et, ceux-ci sont rares…
Âge : 21 ans
Sexe : Féminins
Date de naissance : 17 Décembre 1861
Lieu de résidence : Paris
Profession : Baronne d'Harcourt ainsi que violoniste, pianiste, comédienne…Bref artiste à ses heures…


Description physique : Helena, comment la décrire? Commençons par son visage. De couleur peu foncée, il est cependant nuancé avec de petites pommettes rosées. Celles-ci font la paire avec la couleur de ses lèvres vermeilles tirant sur le rose formant une petite bouche qui peut faire penser à la forme d'un cœur à cause du petit V très défini sous l'arc de Cupidon. Son nez est, quant à lui, ni trop grand ni trop petit. Il s'agence vraiment, pour ne pas dire parfaitement, au reste de la physionomie de son visage. Il est légèrement retroussé mais cela ne lui enlève en rien sa délicate finesse. Ses yeux sont d'une couleur que l'on voit peu souvent ce qui leur donne un certain charme de mystère. Étant d'un vert surprenant entourés d'une fine ligne de couleur marron, ils créent généralement un regard profond qui quitte rarement les yeux de l'interlocuteur d'Anne-Helena. Coiffés de longs cils épais et noirs, cela laisse ressortir le vert qui, sans cela, serait beaucoup moins impressionnant. Ses sourcils sont relativement fins et très bien dessinés. Par leur couleur foncée, ils contrastent également avec la teinte claire du reste de son visage. Ses longs cheveux fuligineux sont habituellement légèrement bouclés et ils sont parfois coiffés d'un petit foulard rouge tout dépendant de la couleur de ses habits. Cependant, il lui arrive parfois d'avoir les cheveux libres et lisses.

Mais, comme toute personne normale, elle n'a pas qu'un visage, elle a également un corps! Malgré le fait qu'elle ne soit pas excessivement grande, elle a souvent su se faire remarquer par la souplesse de ses membres qui se laisse majoritairement transparaître lors de bals et de réceptions où elle se permet d'exercer la danse de manière extravertie et remarquée. Ses jambes sont loin de la finesse habituellement demandée et préférée chez les jeunes femmes de son âge. Avec les nombreuses années de danse et de promenade d'exploration, elles sont devenues relativement musclées et fortes ce qui est plus ou moins inattendu si on se fit à son apparence relativement frêle. Ses bras son proportionnels au reste de sa physionomie et ils se terminent par des mains habiles étoffées de longs doigts fins que l'on compare souvent à des doigts de pianiste vu leur longueur et leur finesse ce qui arrive de déplaire à Helena. Elle ne conserve donc jamais les ongles très longs pour ne pas amplifier la longueur déjà suffisante de ses doigts mais elle les entretient d'une légère manucure pour leur donner une teinte lustrée, propre et pour que la ligne blanche contraste sur l'ongle. Pour ce qui est de sa taille, on ne peut pas dire qu'elle soit une de ces filles qui sont minces, élancées et grande. Elle est plutôt de taille moyenne et dotée de belles formes féminines qui ne font qu'accroître son charme de femme ce qui lui donne une certaine particularité qui lui attire souvent l'attention des gens qui l'entourent. Elle a des hanches bien dessinées et, tout comme sa mère, la vie l'a dotée d'une poitrine généreuse sans pour autant que cela soit excessif. Sa peau, étant à quelques endroits parsemée de petits grains de beauté, n'est pas très foncée ce qui se voit encore plus vu la noirceur ardente de ses cheveux.

Pour ce qui est du reste, on peut en dire qu'elle aime bien l'art de bien paraître mais qu'elle apprécie aussi la simplicité. Pour elle, les grandes robes de valeur exorbitante ne l'intéressent pas plus que les gros bijoux qui servent juste à se faire remarquer. Disons que c'est une fervente de la coquetterie sans abus. Elle a une démarche qui lui donne une certaine attitude d'arrogance mais en la connaissant, on se rend rapidement compte que ce n'est pas tellement le cas. Certes les apparences veulent montrer ce fait mais elle le démenti, habituellement, assez bien.

Signe particulier : Elle porte, autour du cou, une petite croix attachée en or attachée à une chaîne du même métal. Ce n'est pas qu'elle soit vraiment pieuse mais elle la porte en honneur de son père qui est décédé quelques années plus tôt. Celui-ci ayant toujours voulu qu'elle ait la foi, il la lui avait offerte alors qu'elle avait 15 ans.

Description psychique et caractère : Anne-Helena n'est pas de ces personnes qui aiment la vanité. On pourrait la qualifier de modeste et ce, même si parfois elle peut sembler des plus arrogantes. Disons simplement que cela dépend de la façon dont une personne peut la percevoir et du comportement que la Baronne adopte avec celle-ci. Il suffit de l'approcher un peu plus pour, au fond, se rendre compte que ce n'est pas une personne bien méchante. Pour ce qui est de l'approcher? Et bien ne vous en faites pas, ce n'est pas d'une grande difficulté. Ayant un tempérament fort social, elle aime bien faire la connaissance de nouvelles personnes que ce soit pour développer des liens ou non. Certes, elle aime la compagnie des hommes car, tout comme sa mère, elle a une affection particulière pour le jeu de la séduction. Lorsque cela devient un peu trop intense ou dangereux à son goût, elle fait vite en sorte pour que tout cela s'arrête et que tout ce passe comme si il n'y avait jamais rien eu ce qui a pour effet de, parfois, déranger les hommes avec qui elle peut s'amuser mais, sincèrement, qu'est-ce qu'elle en a à faire?

Pour ce qui est de ses relations un peu plus rapprochées, on pourrait la qualifier étant une très bonne amie. Elle aime bien faire plaisir à ceux qu'elle apprécie surtout depuis la mort de son père où elle s'est rendu compte qu'il était important de démontrer aux autres comment nous les aimons puisque personne n'est éternel et que chacun, un jour, partira. C'est une personnalité douce et aimante même si elle a ses petits caprices d'enfant gâtée car oui, c'est ce qu'elle fut.

Elle possède d'ailleurs un gros défaut. Elle a une fâcheuse tendance à fuir tout ce qu'elle considère comme des problèmes, des conflits ou quoi que ce soit d'autre qui puisse lui nuire, ce qui fait qu'il lui arrive d'avoir une grande difficulté à assumer les conséquences de ses faits et gestes si celles-ci sont négatives. Elle aime à se convaincre que tout va toujours bien et ce, même quand tout va mal. C'est en quelque sorte un comportement qui, en vérité, lui sert à protéger son cœur de toute tristesse ou colère.

Anne-Helena est également un esprit bohème et rêveur. Elle aime la spontanéité et ce qui sort des conventions. Elle n'aime pas s'inquiéter pour un rien même si ce rien est parfois plus grave qu'elle ne le considère. Elle se surprend parfois à entrer dans sa rêverie et elle peut y rester pendant un bon bout de temps sans s'en rendre compte.

Pour ce qui est de sa foi, on ne peut pas la désigner comme étant d'une grande piété. Contrairement à son père qui fut doté d’une grande piété, elle ne favorise pas une grande croyance en tout ce qui peut être mystique ou inexpliqué et ce, même si son père a tenté maintes et maintes fois de lui inculquer la foi implacable du christianisme.

Ce qu'il/elle aime et ses passions : Et bien, elle apprécie sans aucun doute toutes les disciplines qu'elle a étudiées lors de sa jeunesse et par là j'entends: Le violon, en premier lieu, le piano et le chant, la diction et également le jeu, qu'elle a apprit en compagnie d'une professeure qui a sut marquer sa jeunesse. Elle est également une grande fervente de l'art de faire la fête et elle conserve une certaine passion pour les voyages qu'elle garde depuis ces quelques escapades en Norvège et en Angleterre.

Ce qu'il/elle déteste ou ses phobies : Elle déteste tout ce qui est considéré pour elle comme un problème. Elle n'aime pas vraiment les mondanités des gens riches et vaniteux avec qui elle n'entretiens pas, habituellement, des relations des plus harmonieuses. Elle déteste également tout ce qui est morne et sans vie d'où le pourquoi elle ne garde pas une affection particulière en ce qui a trait à la routine de la vie quotidienne. Elle préfère que chaque jour soit différents pour ne pas sombrer dans l'ennui de la vie stable sans rebondissement.

~ Histoire ~

Le mariage de Charles-Henry et de Marie Catherine se fit le 14 février 1861, un peu moins d'un an après leur rencontre. Il fut des plus joyeux. Une tonne de gens s'était rassemblée pour l'évènement emmenant tous pleins de cadeaux, de bons vœux et de bonnes intentions. C'était la première fois depuis des mois que les jeunes mariés se sentaient légers. Ils flottaient sur un nuage de bonheur qui, peu importe ce qui arriverait, ne pourrait être dissout. C'est cette nuit-là, qu'ensemble, lui pour la première fois et elle différemment, qu'ils consumèrent leur amour et c'est également cette nuit-là qui était le début d'une vie. Aussi minime soit-elle à ce moment, elle serait le lien qui allait démontrer la totale union pour ne pas dire communion de Charles-Henry Beaufort et de Marie Catherine Mayfair…

Neufs mois plus tard, le 17 décembre 1861 exactement, vint au monde leur fille. Après plusieurs heures de souffrance, Marie Catherine tenait dans ses bras une jolie petite fille rosée avec les cheveux déjà noirs comme le charbon, tout comme son père, et les yeux vert brillant tout comme sa mère. Le 17 Décembre. Cette date évoqua à Charles-Henry de vieux souvenirs qui n’étaient pas vraiment gais. C'était à la même date, il y a de cela vingt-trois ans que sa sœur Helena avait quitté le monde des vivants. C'est en son honneur que, tous deux, ils choisirent le prénom pour leur petite perle : Anne-Helena. Il trouvait que ce joli petit nom lui allait à ravir. Charles-Henry alla même jusqu'à dire que cela était poétique! Ils étaient heureux et ça se voyait. Charles-henry se disait que jamais dans sa vie de solitaire et ambitieux intellectuel il n'aurait pu trouver tel bonheur et Marie Catherine se disait que jamais, sans Charles-Henry, elle n'aurait pu atteindre ce niveau de joie dans sa vie.

La famille avait emménagé dans une jolie demeure parisienne où il pourrait, et ce dans la quiétude, inculquer une bonne éducation à leur fille et mener une vie familiale paisible remplie d'amour et de bonheur. C'est donc dans cette mentalité qu'Anne-Helena Grandit, avec des parents aimants qui ne lui voulaient que du bien mais sans excès de gâteries et de félicités. Ayant été dans un monde un peu plus stricte et sévère, Charles-Henry désirait montrer à sa fille le sens des bonnes valeurs et il voulait surtout qu'elle évite la vanité et l'arrogance. Même s'il était de famille noble et riche, il était terriblement pieux. Naturellement, il apprit la religion et ses avantages à sa fille mais bon, pas au point d'en faire une femme d'église. ''Juste pour lui montrer la bonne voie'' disait-il à sa femme qui trouvait qu'il lui arrivait d'en faire un peu trop pour une petite fille d'à peine deux ans. Mais tout cela les amusait l'un comme l'autre alors pourquoi cesser?

Ce fut lorsqu'Anne-Helena atteignit les cinq ans que les choses se corsèrent pour les jeunes parents. Leur fille était une petite aventureuse et elle désirait sortir, voir les autres enfants, jouer dans les champs et se baigner dans la rivière plutôt que de recevoir l'éducation scolaire de son professeur privé. Un beau jour, il est même arrivé à Anne-Helena de sortir comme ça de la demeure, sans demander la permission à personne, et d'aller jouer avec d'autres enfants qu'elle ne connaissait même pas. Ses parents, étant de véritables surprotecteurs furent morts d'inquiétude. Ils envoyèrent tous leurs domestiques à la rechercher de leur si précieuse enfant. Ce ne fut pas très long avant de la retrouver mais les parents eurent le temps de s'imaginer le pire. Après tout, ils n'avaient qu'une seule enfant et elle représentait tellement tout pour eux! Certes, Marie Catherine et Charles-Henry ont tenté d'avoir d'autres bambins après Anne-Helena mais, malheureusement, Marie Catherine a du faire face à plusieurs fausses couches et autres complications. Tout comme sa mère, elle était assujettie à ce genre de problème. Ils avaient donc une fille unique et en prenaient soin le plus qu'ils leur étaient possible.

Après ce petit incident, Anne-Helena s'assagit, surtout après le sermon que son père lui avait fait, elle n'avait pas vraiment le choix. Malgré tout, elle restait une petite fille sage et très bien éduquée. Elle parlait les deux langues maternelles de ses parents et, parfois, il lui arrivait d'avoir un petit accent qui rendait ses phrases encore plus mignonnes. Chaque fois que ses parents recevaient de la visite, ils passaient jamais à côté d'une occasion pour parler de leur douce fierté. Parlant des visites que recevaient ses parents. Un beau jour, un ami de Marie Catherine et Charles-Henry vint à la maison pour quelques jours. Cet homme fascinait Anne-Helena. Même si elle n'était âgée que de huit ans, elle croyait que c'était lui son prince charmant et ce, même si lui était dans la quarantaine. C'est un petit comportement rigolo de la part d'une enfant mais pourtant tellement mignon. En fait, ce qui fascinait tant Anne-Helena chez cet homme, c'est qu'il jouait du violon. Chaque soirs durant sa visite il jouait pendant au moins une heure ce qui avait pour effet d'amuser la petite baronne. Elle dansait au son de lamentations aiguës et graves que laissait résonner le bel instrument. Un bon soir, il lui fit même essayer, avec son aide bien sûr, le violon. Même si c'était sa première fois, elle se débrouillait tout de même très bien et elle semblait adorer ça. Ce ne fut pas très long après cet évènement que ses parents lui achetèrent son propre violon et lui payèrent un professeur privé. Elle apprenait très rapidement et son professeur en était ravi. Il n'y avait qu'un petit défaut. Parfois lorsqu'elle se laissait emporter par la musique, il lui arrivait de danser sous les notes qu'elle jouait ce qui avait pour effet d'en changer quelques-unes mais bon, elle était jeune, elle ne faisait que s'amuser après tout! Mais malgré tout, son maître de musique lui apprit à ne pas bouger lors de son jeu musical ce qu'elle finit par maîtriser. Le violon devint donc, pour elle, une sorte d'extériorisation de ses émotions, pulsions et même de ses colères.

Par après, vers l'âge de dix ans, pour complémenter ses passions musicales, ses parents lui prirent un professeur privé en piano et en chant. Elle possédait déjà une bonne base alors l'apprentissage de ces deux disciplines fut moins longue que son apprentissage du violon. Certes, elle aurait pu continuer l'apprentissage plus longtemps mais il n'y avait qu'un problème et c'était son professeur. Elle avait préféré de loin son professeur de violon. Elle trouvait que celui qui lui enseignait le piano et le chant n'était qu'un vieux rabougri qui ne pensait qu'à lui apprendre cela au plus vite pour pouvoir aller se bourrer de whisky après. Elle disait cela à cause de son odeur. À chaque fois qu'il était près d'elle, elle pouvait sentir les vapes d'un fond de whisky fermenté dans l'estomac du vieil homme. Elle demanda donc à son père de mettre terme aux apprentissages lorsqu'elle se sentit assez avancée pour apprendre des chansons et des mélodies par elle-même.

Son père, ne pouvant la laisser sans apprentissage décida de lui prendre un professeur de diction et de jeu lorsqu'elle eut environs quatorze ans. Mais cette fois, le un professeur s'était changé en une professeure, son père avait engagé une femme qui, comme par curieux hasard, portait le nom d'Helena. C'était une femme étant à moitié anglaise et à moitié bulgare. Anne-Helena adorait cette femme. Elle adorait son accent, ses manières extraverties, ses vêtements provocateurs, son maquillage toujours bien fait et surtout la façon dont elle avait d'enseigner. Avec elle, Anne-Helena ne s'ennuyait jamais. Dans son imaginaire, il arrivait même à la petite Baronne d'imaginer une histoire à cette femme. Elle la soupçonnait d'être l'une de ces femmes fatales qui dirigent des endroits de plaisir et de complaisance, fumant le cigare et la cigarette fièrement en portant des habits colorés. Le genre de femme qu'aimaient les hommes quoi! Mais un jour qu'elle en fit part à son père, il lui dit de cesser de s'imaginer des choses et il lui rappela que Madame Cavill Ianevski était une femme honnête qui avait eu de longues années d'étude pour devenir enseignante. Ce petit retour à la réalité brisa ses élans d'imagination mais elle s'amusait encore parfois à se monter de toute pièce des histoires du genre. À un moment donné, Anne-Helena du mettre terme à son apprentissage avec Miss Cavill Ianevski puisque celle-ci devait repartir en Bulgarie pour des affaires qu'elle disait. Ce fut donc le dernier enseignement que la petite Baronne reçut en frais d'art…

En 1876, il y eut une nouvelle personne qui fit son entrée dans la vie d'Anne-Helena. Alors qu'elle était âgée de quinze ans son père engagea une nouvelle domestique du nom de Manhienna. Cette jeune femme était âgée de dix-sept ans ce qui est, soit dit en passant, très peu d'années de plus que la jeune Baronne D'Harcourt. Rapidement, elles devinrent amies et même complices. Il leur arrivait très souvent d'aller faire des balades ensemble dans Paris, de voir des spectacles et tout plein d’autres activités intéressantes à faire dans la belle ville. Anne-Helena ne considérait pas vraiment Manhienna comme une domestique mais plus comme une amie ce qui lui valut, plusieurs fois, des reproches de son père, Charles-Henry. Mais il faut dire qu'elle n'en tenait pas compte.

Pendant l'été 1877, Anne-Helena et Manhienna ont même subtilement sorti une bouteille de vin de sellier pour aller la boire ensemble sur le belvédère pendant la nuit. Elles ont bavardé toute la nuit! Se racontant chaque détail de leur vie respective. Plus la conversation avançait, plus les jeunes femmes trouvaient du plaisir dans ce qu'avait pu être leur vie. Sans s'en rendre réellement compte, elles s'enviaient l'une et l'autre. Anne-Helena enviait la liberté dont Manhienna avait été gâtée, la vie d'aventure qu'elle avait vécut et même tous les endroits qu'elle avait visités sans que personne ne puisse lui en empêcher tandis que Manhienna enviait d'Anne-Helena la volupté dans laquelle elle avait vécu, l'amour de ses parents qu'elle avait reçu ainsi que la stabilité qui avait été maintenue toute sa vie. C'est étrange comment deux personnes venues de milieux différents peuvent s'envier et pourtant pour les raisons contraires…Après cette petite aventure, elles ont caché toutes les preuves et elles sont tranquillement allées se coucher. Jamais leur petit jeu n'a été découvert...

Ce fut en 1878 que la vie d'Anne-Helena bascula: son père et sa mère avaient entreprit de commencer à rechercher un bon parti pour la jeune femme. Mais c'était là une des idées les plus ridicules qu'elle ait entendues! N'était-elle pas âgée de seulement dix-sept ans! Elle en était littéralement renversée! Il n'était absolument pas question qu'elle commence ne serait-ce qu'à penser de se marier! Voyant le comportement de sa fille, Marie Catherine se reconnu légèrement. Elle tenta de se convaincre qu'elle ne comprenait pas sa fille de ne pas vouloir se marier et pourtant, n'avait-elle pas fait la même chose à son âge? Après tout, elle ne s'était mariée qu'à l'âge de vingt-quatre ans, elle! Mais Charles-Henry était à cheval sur ses principes. Il voulait absolument garantir une sécurité à sa si précieuse fille. Il ne voulait surtout pas qu'elle vive dans une union de malheur et de discorde tout comme sa pauvre mère, Gladys-Éloïse, avait vécu! Il décida, et ce même après plusieurs discussions avec sa femme, que sa fille se marierait d'ici moins d'un an. Anne-Helena en fut atterrée. Elle ne voulait pas se marier tout de suite. Il lui semblait qu'elle avait encore tellement de choses à vivre avant de penser au mariage. Plusieurs chicanes éclatèrent à se sujet dans la demeure familiale. D'un côté il y avait le père qui ne voulait rien entendre, de l'autre, la fille qui ne voulait rien entendre et, entre les deux, la mère qui ne savait plus vers quel côté se diriger. Les conflits finissaient toujours de la même façon: Anne-Helena s'enfermait dans sa chambre et elle pleurait. Son père ne voulait pas du tout écouter ses arguments et ce, peu importe lesquels soient-ils! Il ne la comprenait pas. Il lui est même arrivé des fois de penser que son père ne l'aimait pas et qu’il voulait se débarrasser d'elle mais, lorsque la poussière retombait, elle cessait de penser de telles absurdités. Le sujet fut mis en sourdine pendant quelque temps jusqu'au jour où Charles-Henry annonça la venue d'un jeune homme qui serait probablement le futur mari de sa fille : Thomas Brandon. Âgé de vingt-trois ans, c'était le fils du notaire anglais qui avait, jadis, aidé Charles-Henry pour gérer ses affaires personnelles ainsi que pour l’acquisition d’un certain domaine en Angleterre, lieu de naissance de sa femme. Cette visite remis les éternelles disputes qui régnaient dans la demeure des vicomtes d'Harcourt. Thomas Brandon était attendu pour la première semaine d'octobre seulement, ce qu'il ne savait pas, c'est qu'il était loin d'être désiré, du moins, de la part de la jeune femme…

Un soir, Anne-Helena eut le besoin imminent d'en parler. Elle demanda à Manhienna, sa meilleure amie, de venir la rejoindre devant la demeure lorsque tout le monde sera couché. Le moment venu, les deux jeunes femmes allèrent se promener dans les rues de Paris en pleine nuit chose qui n'était pas recommandable mais la petite Baronne s'en contrefichait. Pendant au moins quatre heures, elles marchèrent. Anne-Helena raconta absolument tout à Manhienna qui ne savait qu'en penser. Elle lui dit qu'elle était craintive à ce qui allait peut-être arriver. Elle lui dit qu'elle voulait se sauver de ce destin qui avait été décidé pour elle. Elle était totalement hystérique d'ailleurs, elle se permit même une crise de larme. La domestique tentait du mieux qu'elle pouvait de consoler son amie mais c'était une lourde tâche. Elle lui proposa d'écrire à sa cousine qui, d'habitude, était une bonne confidente de celle-ci mais Anne-Helena mit vite fin à cette idée sous prétexte qu'elle ne voulait pas inquiéter sa cousine avec des sottises et que celle-ci était peut-être trop jeune pour comprendre ce qui lui arrivait. La nuit fut longue pour les deux jeunes femmes mais, évidemment, le soleil vint à se pointer dans le ciel de Paris. Manhienna suggéra à la petite Baronne qu'il était peut-être temps de rentrer mais celle-ci ne voulait rien entendre. La domestique dut se prendre plusieurs fois pour réussir à la convaincre. Elle alla même jusqu'à border la petite Baronne qui, même dans son lit, était encore en larme. Manhienna se rendit à sa chambre le cœur gros. Elle se sentait impuissante. Elle ne pouvait rien faire pour aider la fille de ses maîtres. Fille de ses maîtres qui, avec le temps, était devenue son amie, pour ne pas dire la meilleure amie qu'elle n'ait jamais eu. Elle se surprit elle-même à verser une larme…Après tout, si la jeune Anne-Helena se mariait, cela signifiait qu'elle serait malheureuse, ce que Manhienna ne souhaitait pas du tout et, de plus, cela signifiait aussi qu'elle partirait pour l'Angleterre…Vraiment, cette soirée, ou plutôt cette nuit, n'était pas des plus heureuses…

Les jours passaient de plus en plus et Octobre approchait à grand pas. Certes, Marie Catherine tenta plusieurs fois d'en reparler avec son mari mais celui-ci était bel et bien décidé en ce qui a trait à la rencontre de sa fille et du jeune notaire mais, pauvre lui, pouvait-il vraiment comprendre ce qui poussait sa fille à refuser une telle sécurité? Ce qui fit que les projets ne changèrent pas durant le mois de septembre: Anne-Helena allait rencontrer son futur mari la première semaine d'Octobre…

Ce fut le quatre Octobre que le visiteur arriva à la demeure du vicomte et de la vicomtesse d'Harcourt. Charles-Henry fut tellement enchanté de recevoir le nouveau notaire qui avait pris la relève de son père. Il trouvait que c'était un homme qui paraissait très bien, qui était poli et qui, en plus, possédait de bonnes études et un bon métier. Bref, il le considérait comme le mari parfait pour sa fille! La vicomtesse, quant à elle, ne fut pas si impressionnée que ça, elle trouvait qu'il avait l'air arrogant et qu'il se donnait des airs supérieurs mais elle décida de ne point en faire part à son mari. '' Alors où est-elle donc cette si délicieuse créature qui m'est offerte?'' Ce fut la troisième phrase qu'il dit. Il était encore dans le hall d'entrée…Anne-Helena, elle, était à l'étage. Elle se regardait dans son miroir en se demandant pourquoi elle avait absolument à rencontrer cet homme. Elle n'était pas belle à voir. Elle avait les yeux rougis d'avoir trop pleuré, des cernes sous les yeux de ne pas avoir dormi et elle avait la mine triste. '' Il sera déçu, le pauvre'' se dit-elle ironiquement dans son for intérieur. Elle ne voulait pas descendre. Elle entendit la voix de l'homme qui, un jour, serait censé lui susurrer des mots d'amour et elle eut un frisson qui lui secoua l'échine. Charles-Henry invita le jeune homme à s'asseoir au salon et il signala à Manhienna d'aller chercher sa fille qui, encore, trainait à l'étage. La petite Baronne était, effectivement à l'étage mais elle était loin de perdre son temps, elle tentait de l'étirer! Elle se décida finalement à écrire un petit mot à sa cousine pour lui parler un peu de ses états d'âme mais, elle fut très brève dans l'espoir que celle-ci lui écrive en retour. '' Je n'aurais jamais pensé que ça arriverait si vite…'' Ce fut les seuls mots qu'elle fit parvenir à sa si chère parente. De toute façon, elle n'eut pas vraiment le temps d'en écrire plus puisque Manhienna entra en trombe dans la chambre pour lui annoncer qu'elle était attendue à l'étage inférieure. '' Ça y est'' pensa-t-elle. Elle regarda sa domestique avec un air abattu et celle-ci lui fit un sourire rassurant. '' Écoute Nina, certes, tu lui es offerte, mais dis-toi que s'il ne t'aime pas, je ne pense pas qu'il te prendra pour femme…'' commenta Manhienna. ''Mais comment saurais-je s'il m'aime ou non?'' demanda la Baronne qui se demandait ce que son amie voulait dire. '' Et bien, c'est à toi de faire ce qu'il faut pour que ce soit ce que tu désires…'' Ajouta-t-elle avec un petit sourire en coin. Elle avait bien raison: si le jeune galant n'aimait pas ce qu'était Anne-Helena, il n'accepterait certainement pas de l'épouser. Ce fut ce petit encouragement de son amie qui la poussa à descendre. Elle ne prit même pas le temps de se faire une toilette impressionnante avant…

Les deux hommes discutaient au salon quand Anne-Helena fit son entrée. Thomas Brandon, l'anglais, regarda l'ami de son père avec un air de satisfaction avant de se lever pour accueillir la jeune femme comme il était de coutume. '' Vous me voyez honoré de faire votre rencontre, mademoiselle'' dit-il de son français cassé en baisant la main de la Baronne. Celle-ci ne fit qu'incliner légèrement la tête à son égard et elle alla s'asseoir près de son père en le fixant d'un regard oblique. '' Ma chère fille, je vous présente Thomas Brandon, un jeune notaire de Sheffield'' dit Charles-Henry d'un air fier. ''Ravie'' répliqua Anne-Helena sur un ton neutre qui ne laissait voir aucune sympathie ce qui fit sourire le jeune galant d'un sourire un peu incertain. L'heure passa à une vitesse plus que lente. Seuls Charles-Henry et Thomas parlaient. La petite d'Harcourt se contentait de participer que par l'expression de quelques onomatopées une fois de temps en temps. Marie Catherine, quant à elle, observait la scène avec découragement. Elle voyait bien que c'était peine perdue d'avance. C'est alors que Manhienna fit son entrée pour annoncer que le moment de souper était arrivé ce qui réjouit plusieurs personnes de l'assemblée. Naturellement les deux tourtereaux furent assis l'un à côté de l'autre ce qui exaspéra encore plus la jeune Baronne. D'un instant à l'autre, le notaire était là à la regarder d'un air de contemplation. Il y eut même un moment où le jeune galant lui murmura quelque chose à l'oreille. ''Il est dommage de voir un si joli visage affligé d'une si grande tristesse'' avait-il dit. Un silence de mort S'installa dans la pièce. Seul le bruit des ustensiles qui heurtaient la porcelaine se faisait entendre. '' Alors, quand vous conviendrais le mariage?'' Demanda Charles-Henry sous le regard réprobateur de sa femme. Cette question figea complètement Anne-Helena et surpris le jeune notaire. '' Je crois que nous aurons le temps d'en rediscuter plus tard'' répondit-il un peu mal à l'aise. La Baronne resta surprise de cette réponse. Lui aussi semblait éviter le sujet. C'est donc dans cette atmosphère que se déroula le souper ainsi que la soirée, dans le malaise et le silence. À un moment donné, le Vicomte et la Vicomtesse d'Harcourt convinrent qu'il était bon de laisser les deux futurs époux un peu seuls, après tout, ils ne s'étaient pas dit un mot de la soirée. Charles-Henry et Marie Catherine montèrent donc à l'étage laissant à eux-mêmes ces deux jeunes gens qui ne savaient ni quoi dire, ni quoi faire. Thomas Brandon se leva du sofa dans lequel il s'était assis pour s'asseoir auprès d'Anne-Helena et il la prit par les hanches avant d'ouvrir la bouche pour parler. '' D'ici quelque mois, nous serons mariés…'' Mais la Baronne se défit de son emprise pour se lever debout. ''Écoutez, Mr Brandon. Il est absolument hors de question que je vous prenne pour époux! Jamais je n'épouserai un homme qui je n'aime pas et je ne vous aime pas! '' Lui dit-elle en le regardant d'un air hautain. '' Mais la décision ne vous reviens pas ma belle enfant! '' dit-il avec un sourire arrogant '' C'est à votre père de choisir et il se trouve que son choix s'est posé sur moi alors vous seriez mieux de vous habituer à vous parer d'un sourire parce que, bientôt, vous serai ma femme…'' Termina-t-il avec le même sourire. '' Vous n'arriverai pas à vos fins, je ferai tout pour ne pas que vous y arriviez!'' Dit-elle un peu sous le choc de l'attitude de son interlocuteur. '' Vous me dégoûtez totalement! Je préfèrerais être enterrée vivante et mangée par les vers plutôt que de partager votre couche ne serais-ce qu'une seule fois! '' Lui dit-elle avec fureur ce qui, cette fois, insulta le notaire. Là elle allait trop loin. '' Mais c'est que vous n'êtes qu'une entêtée de première! Si vous saviez ce que je pense des rebelles dans votre genre! '' Dit-il insulté. '' Rebelle ou non, vous me répugnez totalement. Trouvez-vous donc une espèce d'idiote qui voudra vous obéir '' dit-elle avec amertume. '' Là, ça en est trop! C'est votre père qui sera content d'apprendre que vous êtes trop sotte pour accepter la sécurité que je vous offre! Je ne reste pas une minute de plus ici! '' Aboya-t-il avant de prendre ses habits et de se rendre à la porte. C'est à ce moment que redescendit le Vicomte. Thomas Brandon ne se gêna pas pour lui faire part de ses états. '' Il est hors de question que j'épouse votre idiote de fille! Cela fait quelques heures que je la connais et, déjà, elle empoisonne mon existence! Ne soyez pas surpris si elle reste à votre charge tel un boulet toute votre vie '' Conclut-il enragé avant de partir en faisant un vacarme d'enfer…

Ce fut comme ça que se termina la rencontre entre Anne-Helena et le si gentil Thomas Brandon. Charles-Henry, lui, était en colère. Il était en colère après sa fille qui l'avait royalement déçu. D'ailleurs, quand cette magnifique soirée s'était terminée, il ne s'était pas gêné pour le démontrer à sa fille. Le problème était que la petite Baronne était, elle aussi, en colère envers son père. Celui-ci ne l'avait pas écouté, il ne lui avait même pas donné la chance de s'exprimer et ça, elle lui en gardait et lui en garderait rancune…

Heureusement, la poussière finit par retomber et toute l'histoire du mariage arrangé fut oubliée. La petite famille continuait leur vie dans la quiétude et la gaieté. L'année 1878 se termina pour faire place à 1879. Celle-ci se déroula agréablement et rien ne venait briser le bonheur des d'Harcourt. L'été 1879 fut assez mouvementé pour Anne-Helena qui avait découvert un de ses nouveaux plaisirs. Elle s'amusait à attendre que la nuit soit tombée pour quitter la demeure sans que ses parents en aient la connaissance et elle fréquentait des lieux où le plaisir était la priorité tels les bars et les cabarets. Cependant, il y avait un petit hic dans son petit jeu: certes, elle fréquentait des endroits de vices mais en plus, ce n'étaient pas les plus chics et les plus connus mais bien les moins recommandables. Elle disait que les mondanités de riches et prétentieux l'agaçaient. Ses nombreuses sorties ne furent jamais dévoilées par personne. Manhienna, la domestique, étant sa meilleure amie, ce n'est pas elle qui irait la dénoncer. Pour ce qui est des autres, la plupart du temps, ils sommeillaient ou Manhienna s'occupait de couvrir la jeune d'Harcourt. C'est dans l'un de ces endroits qu'Anne-Helena fit la connaissance d'un homme. Anthony s'appelait-il. Cet homme était un prétendu artiste-peintre qui préférait de loin être un amant pour les femmes mariées ou pour les jouvencelles au cœur solitaire qu'un mari fidèle. Il a déjà été accusé du meurtre d'un homme pour avoir entretenu des relations d'adultère avec la femme de celui-ci mais, il s'en était bien tiré grâce à un alibi qui ne pouvait être réfuté. Il était également ouvrier pour quiconque voulait l'engager. C'était un homme massif et fort avec une barbe hirsute et de gros sourcils foncés. Il était âgé de 35 ans. Anne-Helena passait la majorité de ses nuits en sa compagnie. Il l'amenait danser, boire, chanter et il payait absolument tout. La jeune femme ne savait pas trop d'où il pouvait bien obtenir toute cet argent mais elle préférait ne pas poser de question. De toute façon, ce devait être le genre de chose qu'il est préférable de ne pas savoir. Il y eut un soir, alors qu'elle avait bu peut-être un peu trop, où les choses entre elle et son ami allèrent trop loin. Elle, qui aimait un peu trop jouer la séductrice, avait commencé à aguicher son si cher ami qui ne prit même pas le temps ou le plaisir d'y résister. Il la dévora littéralement des yeux avant de la couvrir de baisers. Anne-Helena vécut des choses que jamais elle n'avait vécues avant. Anthony la caressait comme s'il avait peur qu'elle se mette à disparaître soudainement tout en lui baisant le cou comme s'il fut le plus gastronomique des repas. Naturellement, ce petit jeu ne s'arrêta pas là. Elle et Anthony se rendirent à la demeure de celle-ci et entrèrent dans la chambre subtilement. Ça, Manhienna s'en était rendu compte mais là, réellement, elle ne savait pas comment réagir. Devait-elle aller avertir Anne-Helena que c'était peut-être allé trop loin ou bien rester là. Elle choisi l'option de rester là. Après tout, ce n'était pas réellement de ses affaires. Cependant, de savoir ce qui se passait dans la couche de la jeune Baronne ne la rassurait guère. Ce ne fut pas long pour les deux amants de se retrouver à découvert devant l'autre. Anne-Helena, pour la première fois, s'était offerte à un homme. Ils étaient tous deux frémissant de plaisir quand la porte de la chambre s'ouvrit, par le plus grand des malheurs. Charles-henry, qui dormait paisiblement aux côté de sa bien-aimée avait entendu des bruits qui ne le rassuraient guère. De plus, cela venait de la chambre de sa si précieuse petite fille. Peut-être était-elle en danger. Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant ce qui se passait réellement. Son visage s'empourpra lorsqu'il découvrit, dans le lit du fruit de sa chair, un homme. Brandissant un poignard, il ordonna à l'homme de s'enlever de là au plus vite pour ensuite lui cracher au visage toute sa véhémence. S'il n'eut pas conservé son honneur, il lui aurait totalement défoncé le crâne avant de le laisser pourrir et de le jeter dans la Seine. Mais Charles-Henry avait de l'honneur, il ne pouvait pas faire ça. Il ne tarda pas à le jeter dehors tout en le traitant de tout ce qui pouvait être péjoratif. Le Vicomte remonta à l'étage en l'espace d'à peine dix secondes. '' Mais qu'est-ce qui t'as pris!? '' Lança-t-il à sa fille qui, entre temps, avait enfilé une robe de chambre. Anne-Helena ne savait absolument pas quoi dire. Elle se disait qu'elle avait droit de faire ce qu'elle voulait mais, au fond d'elle, elle avait un peu honte. ''Te rends-tu compte ma fille? T'en rends-tu compte? '' Demanda-t-il perturbé de ce qui arrivait. '' Père, je n'ai pas à justifier mes actes devant vous! '' Eut-elle pour seule réponse avant de regretter ce qu'elle venait de dire. C'est à ce moment que Marie Catherine fit son entrée dans la chambre. Elle comprit vite ce qui venait de se passer. '' Écoute, Charles. Je crois que tu serais mieux de retourner te coucher, je vais m'en occuper…'' Dit-elle à son mari d'un ton doux qui eut pour effet de le calmer. Le Vicomte tourna le dos et retourna dans le confort de son lit en essayant d'oublier ce qu'il venait de vivre. '' Pardonnez-moi mère…'' Dit timidement Anne-Helena avant de verser une larme de honte. '' Et demandez à père de me pardonner également, j'ai agis en idiote '' Termina-t-elle. Marie Catherine la regarda d'un air un peu désespéré mais qui se voulait rassurant. '' Ma fille, je considère que tu es assez vieille pour assumer ce que tu as fait et je tâcherai que tout cela se fasse oublier '' Se contenta-t-elle de dire à sa fille qui, de plus en plus, se sentait coupable. Marie Catherine retourna auprès de son mari pour discuter plus calmement de tout cela avec lui. Il y avait des risques. Peut-être Anne-Helena était-elle enceinte à l'heure où ils se parlaient et ils en étaient conscients. Ils tâcheraient d'en rediscuter le lendemain. Charles-Henry était dévasté. S'il fallait que sa fille soit déjà partie en famille, il ne se le pardonnerait pas. Il prendrait tout le blâme de ne pas l'avoir assez surveillé et ce, même si au fond il n'avait rien à se reprocher. Heureusement, il y eut un moment dans le même mois où ils eurent la preuve qui contredisait toutes leurs inquiétudes. Ils étaient soulagés et la pression de l'inquiétude qui les avait envahit pendant plusieurs jours s'estompa pour le plus grand bonheur de tout le monde. Il fut convenu qu'on ne parlerait plus de cet incident, et ce, peu importe le moment. Jamais l'histoire de l'aventure de la Baronne ne refit surface…

Les jours passèrent et passèrent pour que finalement une nouvelle décennie commence. L'année 1880 avait débuté en grand dans tout Paris. Les damoiseaux et damoiselles étaient tous enchantés de voir le début d'une nouvelle année. Cependant, c'était un petit peu plus triste du côté des d'Harcourt: Charles-Henry, le Vicomte d'Harcourt n'était pas à son meilleur. Depuis le début Février qu'il était alité ayant à peine de force pour ne serait-ce que manger. Marie Catherine passait tout son temps au chevet de son mari et Anne-Helena, elle, essayait de remonter le moral de sa mère qui, tous les dieux le savent, était morte d'inquiétude. Presque tous les bons docteurs de la ville était venus faire leur tour à la demeure des d'Harcourt pour finir par n'y voir qu'une grippe ou alors une faiblesse de fatigue. '' Une grippe qui dure depuis un mois c'est impossible'' Tentait de les convaincre Marie Catherine mais, les spécialistes semblaient se contreficher de ce qu'elle pouvait bien leur dire. Ce fut lorsque le Vicomte se mit à tousser et à cracher du sang que les docteurs purent y déceler une pneumonie. Les jours de la famille d'Harcourt s'assombrirent. Marie Catherine ne vivait plus que pour être assise près de lui à pleurer et Anne-Helena pour consoler et sa mère. La Vicomtesse était remplie de colère envers ces médecins incompétents qui disaient ne pouvoir rien faire pour son pauvre mari qui sombrait dans la maladie. Un matin d'Avril, Charles-Henry savait qu'il allait mourir. Son corps à l'agonie le lui disait. Il se permit donc, alors qu'il était seul dans sa chambre de verser des larmes. Il avait eu une belle vie, il le savait. Il avait eu la plus merveilleuse des femmes qui lui avait donné la plus précieuse et adorable des filles. Même s'il dut quitter la religion et sacrifier la volonté de ses propres parents pour obtenir cette vie, il ne regrettait rien. Il prit les quelques forces qui lui restaient pour appeler sa femme. '' Ma chérie'' dit-il d'une voix faible. '' Je ne puis point accepter de voir la tristesse sur ton joli visage mais je dois me rendre à l'évidence, mes heures sont comptées. '' Dit-il dans un souffle. Ne laissant pas le temps à sa tendre femme de répliquer, il reprit la parole. '' Il y a de cela vingt ans, j’étais un jeune Vicomte qui était malheureux dans sa peau. Je sentais que la vie telle qu’elle me l’était donnée ne me suffirait pas. J’avais de grandes ambitions. Je ne voulais pas me consacrer à ce titre. J’aurais de loin préféré me consacrer à la religion, la philosophie ou même la science, cependant, mon père n’était pas très enclin à ce que je n’honore pas mon titre de Vicomte. Je me suis donc entêté contre mes parents et ce, même si cela semait la discorde dans la famille. Je ne voulais plus rencontrer les jeunes femmes qu’il m’était donné de voir. Je n’était même plus ne serait-ce que tenté de les regarder. Ma vie n’avait aucun sens et je voulais m’impliquer dans des ambitions moins nobles, plus intellectuelles…Jusqu’au jour où tout cela prit une autre tournure. Ce jour, j’ai rencontré une femme. Certes, au début, je tentais de chasser son image de mon esprit entêté, de l’oublier mais, mon cœur me dictait le contraire. Je la rêvais la nuit et l’imaginait le jour. Je tentais de la dessiner, de la jouer, de la chanter, de l’écrire. Elle était anglaise et moi français. Des kilomètres nous séparaient mais, nous gardâmes contact par l’entremise de lettres remplies de mots d’amours et de belles promesses. Vint un jour où ces lettres ne suffirent plus, je me suis donc risqué à la demander en mariage. Je savais que je n’étais pas l’homme parfait. Ni le plus beau, ni même le plus riche et pourtant, je continuais d’espérer qu’elle ne me rejette pas. Ces nombreux espoirs ne furent pas en vain : La main de cette jolie Lady me fut accordée.'' Enchaîna-t-il avant de toussoter. Il mit son index sur la bouche de sa femme qui s'apprêtait à parler et il continua. '' Certes, j'ai pris un grand risque mais aujourd'hui, je me dis que si je ne l'avais pas pris, jamais je n'aurais pu vivre tout le bonheur que cette femme ma fait vivre. Cette femme m'a donné l'amour, cette femme m'a donné une fille, cette femme m'a tout donné. Aujourd'hui, je tiens à remercier cette femme et à lui témoigner tout mon amour. J'ai, jadis échangé l'amour de mes principes et mes ambitions pour l'amour de son cœur et je peux dire que je ne regrette, et ne regretterai jamais de l'avoir fait. Cette femme, ma chérie, c'est toi et tu le sais. Tout ce que je veux dire, c'est que…je t'aime et que tu es le meilleur risque que j'ai pris de ma…vie '' Dit-il d'une façon saccadée par ses nombreux toussotement. Marie Catherine pleurait. Elle savait que d'ici quelques heures, elle serait veuve et elle était tellement touchée par tout ce que son mari venait de lui dire. Elle n'eut rien à redire si ce n'est qu'un ''je t'aime''. Le mourant demanda ensuite à voir sa fille, il voulait également lui parler avant de passer à trépas. Anne-Helena entra dans la chambre déjà en larmes d'avoir vu sa mère pleurer. Son père faisait tellement pitié. Lui qui, jadis, avait été si fort était maintenant frêle, maigre et pâle. Elle s'assit à son chevet. '' Ma chère fille, comme ta mère a dû t'en faire part, tu sais donc que j'en suis presque à la fin. Si je t'ai fait venir ici, c'est parce que je ne pouvais partir sans t'avoir parlé d'abord. Je tenais à te dire que, même si nous avons eu plusieurs différends, je te considèrerai toujours comme la plus merveilleuse des filles que cette terre ait pu porter et, quoi qu'il arrive, tu seras toujours ma plus grande fierté. Je sais que je n'ai pas pu t'inculquer la religion comme moi je l'ai reçue mais, je t'en prie de croire que je puis agir sur toi comme un ange le ferait et que tu seras toujours sous ma plus grande protection et bienveillance et ce, même si mon corps ne vit plus. Je te demande de ne jamais douter de mon amour et de ma sincérité envers toi.'' Dit-il avant de s'étouffer violemment. Il fit signe à Anne-Helena d'aller chercher sa mère ce qu'elle fit rapidement. L'heure était venue. Charles-Henry se sentait partir. De moins en moins présent, il prit quand même le temps de regarder sa femme et sa fille qui, toutes deux, pleuraient à chaudes larmes et, avant de fermer définitivement les yeux, il murmura d'une voix à peine audible '' Je vous aime '' et il sombra dans le monde des abysses…

Le deuil fut long pour la veuve et l'orpheline de père mais, évidemment, le temps sut piler sur leur chagrin. La vie finit par reprendre son sens dans la demeure d'Harcourt. Les deux femmes se soutinrent et réussirent à reprendre une routine de vie normale que l'on pourrait même qualifier de joyeuse.

Deux ans. Deux ans s'écoulèrent depuis la triste perte de son père. Anne-Helena était maintenant âgée de vingt et un ans. Ce qu'elle faisait? Et bien rien de plus ni rien de moins que toutes les jeunes demoiselles parisiennes de sa classe sociale: elle s'amusait. Il y eut un jour où elle entendit dire que l'Opéra Garnier avait de nouveau ouvert ses portes. Tiens donc, peut-être allait-elle pouvoir trouver là quelques divertissements qui pourraient l'amuser ne serait-ce qu'un instant…

Origine / Nationalité : À moitié Anglaise, un quart de Norvégienne et un quart de Française.

Père : Charles-Henry Beaufort, vicomte d’Harcourt décédé en 1880 d'une grave pneumonie à l'âge de 52 ans.
Mère : Marie Catherine Mayfair, Baronne de Norfolk devenue Vicomtesse d’Harcourt par alliance. Née le 4 Juillet, 1837, elle est actuellement âgée de 45 ans. Veuve depuis quelques années.
Frères et sœurs : Fille unique ce qui fait son plus grand bonheur d'ailleurs…

Autres:

- Son grand-père paternel, Alain Beaufort, duc d'Harcourt. Né le 7 Octobre 1817, il est actuellement âgé de 65 ans.

- Sa grand-mère paternelle, Nora Kirsten Jezebel Krane, Duchesse D'Harcourt. Née le 14 Novembre 1820, elle est actuellement âgée de 62 ans.

- Son grand-père maternel, Henry Mayfair, Vicomte de Norfolk. Né le 30 mai 1806, il est actuellement âgé de 76 ans mais, également, très malade.

- Sa grand-mère maternelle, Gladys-Éloïse Ludlow (nom de jeune fille) Mayfair, Vicomtesse de Norfolk. Née le 21 janvier 1810, elle est en ce moment âgée de 72 ans.

Relations amicales / amoureuses / ennemies :

- Freyja Kirsten Jezebel Ardwenna Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Krane de Kristiansand, si chère cousine et très bonne amie.

- Manhienna Dantès, domestique ainsi que sa meilleure amie.

- Thomas Brandon, notaire et ex-futur-époux qui lui garde profonde rancune.

- Helena Cavill Ianevski, ancienne professeure qu'elle aimerait bien revoir.

- Nalynda Magnolia Standhope, cousine éloignée du côté des Mayfair qui, avec son aide, est venue habiter la ville lumière.

Euh....... J'AI RIEN A REDIRE!!!!!
Nan mais t'imagines, ça tient du miracle, là!
Très belle fiche, très bien rédigée, je suis pour la validation immédiate

Et bien rebienvenue Miss avec cette magnifique fiche.