The Phantom of the Opera
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Il est certaines chansons à ne point chanter trop haut... A travers les murs de l'Opéra Garnier réside un air que tous murmurent et que nul ne chante : celui du Fantôme de l'Opéra... Qui sait de quelles sinistres partitions il sera l'auteur ?

 
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 Une sauvageonne à Paris [PV : Elsy! ^^]

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MessageSujet: Une sauvageonne à Paris [PV : Elsy! ^^]   Une sauvageonne à Paris [PV : Elsy! ^^] Icon_minitime1Sam 22 Nov - 12:23

15 Octobre, 1882.
21h00


Un fiacre venait de franchir les portes de Paris sous les lourds pas de quelques montures. À son bord, une jeune femme déjà encapuchonnée s’y reposait et un homme de stature bedonnante mais très droite. Même si le silence de la demoiselle semblait accablant, le carrosse était habité par un tout autre son. Alors que cet homme parlait sans cesse, son interlocutrice, elle, regardait la ville se peindre de la pluie glaciale d’Octobre. Ses doigts effleuraient les vitres qui recevaient les gouttes d’eau larmoyantes. Un léger sourire effleura alors ses lèvres qui avaient pris une teinte cramoisie lors du voyage qui l’avait conduite en ces lieux de réjouissance. Pourtant, pour cette demoiselle aux cheveux des bois, la cité avait perdu son éclat d’autrefois. Elle était habitée par un sentiment qui, jadis, lui était inconnu. Elle pouvait toutefois se réjouir de la présence de l’homme qui lui faisait face et qui, avec un acharnement presque amusant, faisait tout pour lui accrocher quelques sourires à ses petites lèvres qui tentaient de s’accrocher à l’éveil depuis le matin-même! Il fallait dire que le chemin avait été très long! De la Norvège à la France, il y avait quand même plusieurs kilomètres qui les séparaient! Pour en arriver là, elle ne l’avait à personne. Non. Depuis l’épisode de l’homme Blackwood, elle avait signé plus qu’une partie de sa triste fatalité. Et le temps passait. Elle avait, à son tour, perdu beaucoup de cette humeur qu’on lui enviait tant. D’un coup, la tourterelle n’avait plus d’aile, elle était lasse et attristée, non pas de son propre destin, mais plutôt ce qui était advenu de celui du capitaine. Lentement, elle laissa glisser ses mains qui portaient toujours les bandages d’un incident qu’elle taisait depuis déjà bien longtemps. Oui, en effet, Freyja se sentait exaspérée en cette heure fatidique.

Bien sûr, avec sa vie Norvégienne, il avait fallu qu’elle consente à tout laisser derrière elle, amis et famille, mais encore pis, un crime qui laissera de lourde cicatrice non pas seulement corporelle, mais aussi psychique. Blottit contre la banquette du carrosse, la duchesse regardait Charles Garnier. Oui, c’était bel et bien cet homme qui lui avait proposé de la conduire jusqu’à la nouvelle demeure du Duc d’Harcourt. En fait, elle se demandait même pourquoi ses grands-parents avaient décidé de changer leur endroit de résidence. Après tout, les champs Élysées n’étaient-ils pas parfaits pour eux? En fait, c’était surtout que la duchesse et le duc avaient pris une maison d’automne et d’hiver ce qui leur permettaient de prendre un peu plus de plaisir lors de leur retour pour le printemps et l’été. À vrai dire, elle n’avait jamais encore mis les pieds en plein automne chez ses chers tuteurs, mais cela lui passait approximativement à plus de quatre pieds au-dessus de la tête. Elle avait, pour le moment, d’autre songe beaucoup plus important que de simples questions de résidences... Pourtant, elle ne pouvait nier que la compagnie de ses grands-parents et que son pseudo-titre Parisien ne lui manquait pas. Délaisser quelque peu les grands airs pour devenir simplemen Freyja, voilà une idée qui l'alléchait fortement... Enfin, bien plus que ce qu'on lui attribuait en Norvège.

Mais ce fut aussi à cet instant que Garnier, qui jacassait comme une pie depuis près de trois heures consécutives lui fit par de la répétition qui avait présentement lieu pour l’orchestre symphonique de l’opéra. Aussitôt, la demoiselle aux yeux de glace s’était empressée de lever le regard vers l’architecte. L’orchestre, à cette heure? Et oui! Contrairement à ce qu’elle s’était attendue à voir en entrant dans Paris, c’est-à-dire sa chambre et ses grands-parents, elle y voyait là une toute autre opportunité. Voyez-vous, même si son humeur n’était pas aussi enjouée qu’à son habitude, Freyja sentait que cette petite escapade pourrait quand même lui être des plus divertissantes… Surtout qu’elle connaissait une personne qui lui plaisait de revoir. Grâce aux lettres qu’elle envoyait régulièrement à Paris, elle avait tout bonnement appris, trois ans plus tôt, qu’un ami très cher était maintenant un membre de l’orchestre, pour son plus grand plaisir! De toute façon, en avait-elle déjà douté? Cet ami en question était si doué qu’elle n’aurait même pas pu semer le doute dans son esprit! Comme elle le lui faisait savoir à toutes ses visites, il était son ange de musique à elle! Un éclair parcourut alors ce regard innocent... Qui semblait beaucoup plus machiavélique, maintenant.

C’est alors, que dans un élan surprenant et un enthousiasme qui lui était propre que Freyja Kirsten Jezabel Ardwenna demanda à Garnier s’il était possible de faire un petit demi-tour vers l’opéra. Surpris de cette requête, il savait pourtant qu’il ne pouvait rien refuser à cette jeune demoiselle qu’il considérait presque comme sa fille adoptive avec le temps qu’il avait gracieusement passé avec elle... Et surtoutavec ses fils. Il acquiesça donc d’un signe distinctif avant de frapper le capot du fiacre. Aussitôt, la voiture s’arrêta, laissant place à la voix de Garnier qui demandait au cocher de prendre la route de l’opéra du même nom. Surpris de ce changement de direction, ce dernier ne s’opposa toutefois pas à cette demande. Certes, ils allaient devoir faire demi-tour en pleine pluie, mais bon, c’était ce monsieur Garnier le patron, et ça, il ne pouvait le nier, pas plus que le contredire! In extremis, ils redémarrèrent et cette fois, dans la direction adverse, pour la plus grande joie de la duchesse qui sentait son coeur battre à la chamade.

N’ayant exposé cette idée de retour à Paris à personne mis à part à Garnier lui-même, Freyja se demandait déjà quelle tête ferait son bon ami. Serait-il offensé de la voir là sans avertissement? Heureux de constater qu’elle était de retour? Oh, les possibilités étaient innombrables, pourtant, elle ne pouvait que sentir son cœur bondir de joie à cette pensée! Retrouver Ferenc était une chose qu’elle adorait! Sa compagnie l’enchantait plus que tout, et ce, depuis le premier jour de leur rencontre. Certes, il n’avait pas été des plus enchanteur si on comptait que madame la fille de Charles-Alphonse, qu’Odin le protège, lui en avait fait voir de toutes les couleurs… Mais pourtant, quelque chose l’avait poussée à prendre le parti de Zmeskall en ce jour-là, et c’est aussi à cet instant que naquit leur amitié qui perdura. Oh, bien sûr, elle ne pouvait se vanter de le connaître comme elle connaissait Anne Helena, sa charmante cousine ou encore Elisabeth, mais à travers les lettres qu’ils s’envoyaient tous deux, elle avait appris à connaître un gentleman qui, au fil des ans, n’était plus son petit Ferenc, mais plutôt un homme qui atteignait presque sa majorité. D’ailleurs, elle se plaisait déjà à imaginer comment serait alors Elswyn. Aurait-il des enfants? Serait-il marié? Rien ne pesait dans la balance, pourtant, elle se permettait d’imaginer son Ferenc avec tout ce qu’il y avait de meilleur pour lui, il me méritait!

C’est alors que le fiacre s’arrêta brusquement. Son cœur ne fit qu’un bon avec la surprise de cette arrêt si vif, mais dès qu’elle tourna le regard, elle comprit pourquoi la voiture venait de se stabiliser : l’opéra était devant eux! Ah, quelle merveilleuse surprise! À vrai dire, Freyja n’aurait pas pu demander mieux en cette heure! Et encore mieux! Connaissant le tact de Charles, ce dernier se proposa d’aller à son bureau pendant qu’elle irait rencontrer ce jeune homme dont elle parlait depuis quelques minutes. Il fallait croire que même s’il était un curieux de première, Garnier savait se montrer d’une grande vivacité d’esprit. Du coup, il avait lu entre les lignes ce que Freyja n’avait pas mentionné et ce qu’elle n’avait même pas pensé! Drôle, me direz-vous? Et bien oui, il fallait s’en attendre, et ça, c’était du Charles tout craché! En fait, pour Freyja, Charles Garnier était un homme exceptionnel et aussi un modèle qu’elle tentait peut-être de retrouver, au même terme que son père et son grand-père… Le mix des trois, lui avait amené le capitaine Blackwood. Chassant rapidement cette pensée, un frisson l’avait parcourut au même moment. C’est alors que les deux personnages descendirent de la voiture, le gros bonhomme rieur tendant le bras à son élève et petite fille adoptive, comme il l’appelait souvent, tout en avançant sous la pluie glaciale qui coulait toujours de plus belle.

Tous deux entrèrent à l’opéra d’un même pas. Mais dès qu’ils franchirent le seuil, ce fut aussitôt le moment des aux revoir. La fille d'Harcourt embrassa gentiment la joue de l’architecte en toute amitié avant de partir à vive allure vers la salle de spectacle. Là, elle savait déjà ce qu’elle y trouverait! En fait, c’était surtout une question de logique; tout spectacle avait une fosse à orchestre… Et qui disait fosse à orchestre, disait, nécessairement, l’orchestre qui s’y trouvait! Elle parcourait donc les couloirs avec une habitude presque banale, tout en regardant l’œuvre de Garnier. Comment un palais pareil avait-il bien pu être sorti de l’esprit du bedonnant architecte? Elle ne le savait pas, mais à toutes les fois, elle en restait bouche bée par la splendeur du décor! Elle salua quelques employés qui la reconnurent, s’attardant même quelques minutes pour discuter avec eux, surpris de la voir ici à cette date, mais qu’y pouvait-elle? Elle feignait donc de devoir partir sur-le-champ et que l’occasion d’en reparler viendrait bien assez tôt! Et up, la voilà qui se volatilisait! Certes, elle prenait bien garde de ne pas s’attarder trop longtemps! Elle savait déjà que la répétition tirait à sa fin, et manquer Elswyn serait une chose qu’elle ne se permettrait pas, ce soir! Elle avait besoin de voir un visage amical, et celui du fils adoptif des Desrousseaux de Vandières ferait parfaitement l’affaire!

Ses oreilles avaient déjà capté la musique depuis quelques minutes. C’est d’ailleurs ces dernières qui guidaient ses pas. Et puis, elle y arriva. Ses pas s’arrêtèrent devant la porte principale qui la mènerait à la majestueuse salle de spectacle. Son capuchon rabaissé, elle se défit de sa cape. Non, pas question d’entrer toute mouillée dans l’enceinte de la musique par excellence! Et puis, elle prit une grande inspiration. Pourvu que Zmeskall ne lui en veule pas! Doucement, elle commença alors son avancée vers la porte. D’une main très tendre, elle ouvrit la porte en toute douceur, faisant en sorte qu’aucun bruit ne puisse arrêter la répétition. Elle passa alors l’arc doré et repoussa la porte qu’elle tenait toujours entre ses mains douloureuses. Les bandages commençaient à se détacher, mine de rien, et pourtant, la demoiselle ne remarquait rien du tout. Et alors, elle stoppa sa marche. Elle resta là, sur le bord de la porte, les mains jointes et dans un silence religieux. Elle écoutait la mélodie avec volupté, cherchant du regard le frère de cœur d’Elisabeth tout en effleurant ses lèvres d’un sourire exquis et enchanteur. À cet instant, la duchesse paraissait tellement sereine qu’on aurait pu la confondre avec une des statues qui ornaient la pièce. Dans sa robe blanche, avec ses longs cheveux bouclés attachés en un banal chignon et ses mains liées devant elle, elle avait de quoi faire rougir tous les saints en cette expression! Bon, il fallait aussi dire que Freyja était très loin d’être religieuse, mais bon, passons!

C’est en cette posture romanesque que la Norvégienne attendit la fin de la répétition, priant en silence que Balder, fils bien-aimé d’Odin, pour ce dernier lui offre la clémence des sentiments de son ami. Après tout, qui sait ce qui pourrait advenir? Du moins, elle espérait simplement qu’il soit heureux de la voir en cette soirée pluvieuse. Et là, elle attendit, encore et encore. Il fallait aussi dire que Freyja était très patiente et comme de raison, elle avait tout son temps, à cette heure. Son regard verdoyant sur l’altiste, elle n’attendait plus qu’il la remarque, là, sur le pas de la porte, toute souriante et sereine qui ne faisait que souhaiter le voir se retourner vers elle. Mais bon, elle ne lui presserait pas la main, quand même! Et de toute façon, qu’espérer de mieux que la musique qui lui était offerte dans cet antre de volupté et d’ataraxie! Et ce fut alors que son attention fut prise par une ombre qui venait à peine de filer dans l’une des loges. Sur le coup, la Freyja sembla légèrement éberluée par cette chose mystique qui venait de partir en coup de vent, mais elle conclut rapidement que le voyage avait du lui taper sur la tête. Après tout, quoi d’autre! Et en plus, il était beaucoup plus rassurant de croire avoir perdu la boule qu’en autre chose… Surtout pour demoiselle aussi croyante envers les esprits que l’était la jeune duchesse. Toutefois, ce fut la musique qui s’arrêta qui vint ramener la fille Krane à la réalité. Aussitôt, elle retourna son attention sur l’assemblée de musicien, prenant bien soin de retrouver Ferenc…. Combien de temps mettrait-il pour la voir? Une minute? Peut-être deux? C’est ce qu’elle s’apprêtait à voir…. Par Balder, faites qu’il ne lui en veuille pas…Un simple tête-à-tête de quelques secondes lui suffirait, après tout. Est-ce trop demandé?



[HJ : ça te va, Wiwi? ^^]


Dernière édition par Freyja de Kristiansand le Dim 25 Jan - 12:38, édité 1 fois
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Elswyn Zmeskall
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MessageSujet: Re: Une sauvageonne à Paris [PV : Elsy! ^^]   Une sauvageonne à Paris [PV : Elsy! ^^] Icon_minitime1Dim 18 Jan - 15:34

Musique...Tout n'était que musique, pour Elswyn pour l'heure. Musique virevoltant au gré de son archet, notes virtuoses qui s'amusaient à voler dans l'antre de l'Opéra, tandis que les violons devant lui crissaient leurs notes suraiguës et que les violoncelles contre-balançaient le tout de leurs graves accents suaves. Tout n'était alors qu'harmonie, envolée somptueuse d'une majesté infinie et divine qui enivrait ses sens et son esprit, embrumant ses pensées. Toutes ses petites contrariétés, toutes ses pensées obscures et sombres que la vie mesquine lui inspirait souvent, n'étaient alors plus qu'un lointain souvenir tandis que son sang ne battait plus qu'à la mesure de cette merveilleuse symphonie.

Sa vie. L'essence de sa vie était là, avec son alto, sur la scène, ou plutôt dans la fosse de l'orchestre. C'était SA vie, ce pour quoi il avait été fait. En témoignait son coeur qui vibrait à l'unisson de l'archet du chef d'orchestre, en témoignait aussi son sang qui bouillonnait à toutes ses vibrations harmonieuses, insufflant enfin cette vie dont il avait tant l'impression de manquer quand il n'était pas avec sa musique. Non, rectification, quand il n'était pas musique. Oui, être musique... Il ne vivait qu'en étant musique, qu'en incarnant sa musique... Et tout à celle-ci, il devait se retenir de ne pas fermer les yeux et de se laisser, purement et simplement, entrainer par la symphonie. Non, ne pas fermer les yeux, rester concentrer sur le chef d'orchestre, sa partition, et tout l'orchestre... ne pas se laisser emporter et ne pas divaguer, comme il en avait la si facheuse tendance parfois, quand il se retrouvait avec son alto. Combiend e fois s'était-il déjà fait réprimaner parce qu'il ne regardait pas le chef d'orchestre? Combien de fois s'était-il fait réprimander parce qu'il fermait les yeux en jouant, ce que détestait par dessus tout leur maitre de symphonie?

Musique donc. Répétition en vue du prochain spectacle. Tout était au point, ou presque... Ce n'était qu'une répétition pour mettre au point les derniers détails, corriger les derniers accrocs, redresser les mauvaises manies des artistes farfelus qu'ils étaient un peu parfois. Mais cetet fois-ci, pas d'accroc, pas de mauvaises manies, pas de détails accablants. De là à dire que tout avait été parfait, peut-être pas, mais le résultat était là, la musique vibrait majestueusement tout de somptuosité vétue, et leur chef d'orchestre semblait, enfin, comblé. Et c'est sur ses louanges, si rares mais si appréciées par la plupart, que tout pris fin. Laissant un étrange vide en Elswyn tandis qu'il baissait son archet et décollait son alto de son épaule. Comme à chaque fois, il allait encore mettre un long moment à s'en remettre. Ou pas. Parfois, il peinait tellement à reprendre ses esprits, qu'il lui arrivait de se confiner dans une petite sallle et de continuer, seul, sa musique. Juste histire de prolonger encore un peu les festivités.

Mais, alors qu'il daignait enfin se lever de sa chaise, en vue de sortir avec ses comparses altistes, il se sentit comme observé. Vous savez, cette sensation, comme un poids sur vos épaules, comme ce grésillement étrange dans les limbes de votre sub-conscient alors que quelqu'un vous regarde... Oui, voilà, cette sensation-là. C'était cette sensation-là qui envahissait alors Elswyn. Se stoppant alors dans son mouvement, le jeuen homme se tourna, parcourant rapidement la salle de son regard sombre. Là... Là, sur le pas de la porte, vit-il enfin, tandis que ses prunelles se posaient sur une fine silhouette qu'il reconnut sans peine. Freyja.

La première pensée lui venant à l'esprit fut : "impossible!". La jeune femme n'était pas censée etre à Paris, n'est-ce pas? Mais pourtat... C'était bien elle. Ce ne pouvait être personne d'autre. Ce port, cette façon de se tenir, mi enjoleuse mi angélique, cette façon de sourire à la fois timidement et provocante, cette façon d ele happer du regard aussi. Oui, c'était bien elle, aucun doute là-dessus. Que faisait-elle donc là, à Paris, qui plus est à l'Opéra? Aucune idée. Et dire qu'Elswyn était surpris de la voir ainsi, sans même avoir été prévenu, serait un doux euphémisme. Vexé de ne pas avoir été prévenu? Non, pas vraiment... Après tout, pourquoi donc le préviendrait-elle lui... pauvre domestique savamment éduqué, n'est-ce pas? Un peu amer, dîtes-vous? oui, toujours un peu. Il avait beau se féliciter de sa chance d'être tombé ches les Desrousseaux, quelque part, il ne pouvait s'empêcher de ressentir cette petite pointe d'amertume à l'idée d'avoir été acheté, d'avoir été dressé et surtout à la sensation d'être constamment... hum... non pas méprisé... disons plutôt négligé. Négligé, oui, dans le sens où il avait cette désagréable impression de n'être qu'un objet aux mains de ses grands du monde et surtout cette désagréable impression que personne ne daignait réellement le mettre au courant de quoi que ce soit.

Il tentait de s'en faire une raison, et se réfugiait alors dans sa musique, la seule chose qui le retenait dans ce monde abrupte, mais quand même... L'amertume aimait visiblement le ronger peu à peu. Mais non, il n'en voulait pas vraiment à Freyja pour cette visite surprise. Au contraire, son égo était quelque peu flatté qu'elle ait au moins daigné penser à lui, elle qui devait être si prise dans toutes ses mondanités fastidieuses.... Il décida donc, après un petit temps d'hésitation de lui rendre son sourire. un sourire faible mai ssincère. De toute façon, il n'était guère du genre à sourire de toutes ses dents non plus. Pas en public du moins. Il avait reçu, malfré tout, un semblant d'éducation.


- Ardwenna, fit-il alors de sa voix grave et doucereuse, tandis qu'il arrivait enfin à sa hauteur. Quelle délicieuse surprise! Que me vaut ce plaisir? Si cette question n'est pas par trop indiscrète, bien entendu, rajouta-t-il vivement, de légers accents acides teintant quelque peu sa voix.

Et tout en regardant la jeune femme dans les yeux, il calla son instrument sous un bras, pour prendre délicatement la main de Freyja, la tenant du bout des doigts, comme pour ne pas souiller la peau délicate de la jeune femme, et lui offrant un baise-main des plus aériens. C'est alors que ses yeux se portèrent sur des bandages, défaits. Fugacement un froncement de sourcil vint étirer les traits fins de son visage, avant qu'il ne relève de nouveau le regard et ne retrouve son expression impassible. Une once d'inquiétude ne pouvait toutefois s'empêcher de talonner son esprit. Seule la décence, et la présence d'un public possiblement gênant, l'empêchait de poser la moindre question.
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MessageSujet: Re: Une sauvageonne à Paris [PV : Elsy! ^^]   Une sauvageonne à Paris [PV : Elsy! ^^] Icon_minitime1Sam 14 Mar - 13:30

Et la statue de sel, telle un conte de fée, prit alors vie. Elle avait été patiente et sereine pendant l’écoute religieuse de la musique qui tourbillonnait dans la pièce avec entrain. Enchanteresse, elle devint l’enchantée du récit, caresser par les notes qui s’élevait des pleurs d’un violon ou encore des plus larmoyantes complaintes des contrebasses. Elle ne pouvait que laisser un sourire effleurer ses lèvres de poupée alors que ses yeux s’illuminaient devant la splendeur de la musique et des musiciens. Des artistes qui méritaient bien plus que de simples éloges à son sens ! La belle Norvégienne n’avait pourtant pas bougé de cette pieuse et éloquente position. Elle avait longuement gardé le silence, pour éviter de déranger cette répétition qui la charmait de ses mélodieuses notes. Et puis, après avoir patiemment attendu, tout en gardant cette sérénité, la belle enfant se fit alors remarquer par ce qu’elle-même reluquait avec entêtement. Finalement, ses efforts méritèrent récompense : il la remarqua. Enfin !

Dès qu’elle vit Zmeskall croiser ses grands yeux de couleur froide mais non moins chaleureux, son sourire reprit sa place avec une sincérité presque amusante. Ainsi donc, il avait finalement pu sentir son regard perçant et peut-être un peu irritant ? Oh, tous les moyens étaient bons pour déranger un vieil ami d’une répétition musicale qui était sacrilège de troubler étant donné l’élan dans lequel les musiciens s’étaient lancés avec une grande adresse… Ah, comme elle aurait aimé être aussi adroite avec un violon ou encore même à la flûte traversière ? Mais non ! Il s’était avéré qu’elle n’était pas faite pour créer ces œuvres si enchanteresses… Non, elle les traduisait d’une tout autre manière : sous les lignes d’un pinceau ou encore sous les coups d’un pieu, elle rendait alors les sentiments lisibles sous des formes et couleurs. Impressionnant pour les autres, mais tellement banal en soi !

Ah ! Et le voilà qui s’approchait ! Déjà, son cœur bondissait de joie et dansait avec son enthousiasme ! Elle qui croyait ne pas le revoir avant un petit bout de temps, le voilà qui était là, juste sous ses yeux, presque à porter de main ! Ah, cela lui faisait tellement de bien de pouvoir enfin discerner un visage familier et amical ! Si elle ne s’était pas retenue, elle lui aurait bien sauter au cou simplement el serrer bien fort et surtout pour sentir sa respiration,. Sentir ses battements de cœur… Juste qu’il soit là, que ce ne soit pas un rêve, une illusion, même si elle souhaitait parfois que cette histoire en soit une. Ses grands yeux ne le lâchaient pas d’une semelle, soupirant avec un peu de soulagement lorsqu’elle remarqua ce petit sourire qui naissait petit à petit, sans artifice, sur les lèvres de son futur interlocuteur. Ainsi donc, il était heureux de la voir ? Du moins, elle espérait que ce sourire était exprimé de cette façon-ci et non d’une autre qui pouvait être un tantinet un peu moins rassurante. Et alors, les deux jeunes gens se retrouvèrent à même hauteur…


- Skall, répondit-elle simplement alors que ses yeux pétillaient de cette candeur d’enfant qui avait quelque peu changé depuis que le fleuve du temps était passé sous les ponts.

Elle avait gardé sa gaieté et son humeur chaleureuse, acceptant la douceur française ses baisemains avec une petite réticence, mais pouvait-elle vraiment cacher l’évidence ? Avec ou sans ces bandages, cela paraîtrait… Si ce n’était non pas par ces bouts de tissu blanc, cela serait encore par ces brûlures qui s’étendaient sur toutes ses pauvres mains. Mais alors que le jeune Hongrois gardait les convenances dues logiquement à une Norvégienne de son rang, Freyja, elle, avait beaucoup mieux à faire que de rester si froide à l’égard de ceux à qui elle devait déjà beaucoup simplement en étant là, simplement à répondre à ses missives et en étant simplement ce qu’ils étaient. Sans attendre l’invitation ou quoique ce soit d’autre, elle s’approcha de son cher ami pour lui baiser chacune des joues avant la chaleur dont son père et son grand-père avaient le secret avant de s’arrêter tout près de son oreille, laissant un petit rire lui échapper, légèrement taquine :

- Faut-il une raison pour venir voir un ami, mon cher Ferenc ?

Et elle s’écarta le temps de quelques secondes, notant à peine à réaction de son interlocuteur ou encore ceux des autres qui étaient toujours dans la pièce. Insultante ? Peut-être, mais ce n’était que par bonté d’âme et surtout à sa propre insu qu’elle agissait en mal, cette pauvre demoiselle aux yeux glacés. Aussitôt, elle jeta alors un œil au violon du jeune homme en lui envoyant un sourire moqueur :

- Puis-je avoir le plaisir de voler à votre répétition pour que nous discutions plus allègrement ?

Elle savait que trop bien qu’Elswyn était trop sous l’emprise de l’étiquette pour se permettre de discuter de tout et de rien devant les musiciens qui commençaient à se demander ce qui se passait de ce côté-ci de la pièce. Quoi qu’il en était, elle ne tenait surtout pas à mettre son cher ami dans l’embarra ! Elle ne se le pardonnerait pas ! Et puis, ce bon Zmeskall était un homme de confiance… Et elle sentait déjà les interrogations naître au plus profond de ces abysses qui lui servaient de pupille… À croire qu’il était possible de s’y noyer tellement la profondeur de ces dernières étaient somptueuse…

Et encore une fois, elle patienta avec beaucoup de sérénité et de droiture. Que pouvait-elle bien faire de plus à cette heure ? Mais attendre une réponse d’Elswyn, bien évidemment !
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MessageSujet: Re: Une sauvageonne à Paris [PV : Elsy! ^^]   Une sauvageonne à Paris [PV : Elsy! ^^] Icon_minitime1Mar 17 Mar - 18:20

Décidément Freyja n'avait pas perdu cette habitude de le nommer si étrangement. Skall... Il n'y avait bien qu'elle pour le nommer ainsi. Pas qu'il détestait vraiment cela. Enfin si, au début, il avait détesté ce surnom. Un surnom qui faisait sans cesse référence à ce nom aux consonnances étrangères. Hongroises. Souvent rapprochées donc des consonnances autrichiennes si honnies en ce beau pays qu'était la France, ennemi privilégié de l'Empire austro-hongrois... Surnom qui faisait aussi référence à ses origines populaires, lui si bas dans l'échelle de la société de par sa naissance.

Etranger et du bas peuple. Deux tares qu'il aurait volontiers effacées de tous les registres s'il en avait eu le pouvoir. M'enfin, de quoi se plaignait-il donc, me direz-vous, lui qui était parti de si bas et était pourtant parvenu à un poste si prisé à l'Opéra? Le Grand Opéra, réputé de par le monde entier... Lui, qui avait pu bénéficier d'une éducation notable pour le sortir de la fange dans laquelle il était né. Il aurait dû être heureux de son sort, non? Et il l'était. Du moins en grande partie. Si seulement il avait pu aussi changer de nom, pour se soustraire aux constants jugements des autres quand il l'entendait... Et si seulement on pouvait ne pas le lui rappeler à chaque fois ni le traiter de traitre d'autrichien... Ce qu'il n'était aucunement, détestant les autrichiens peut-être plus encore que les français pouvaient les haïr.

Mais il ne pouvait décemment en vouloir non plus à la jeune femme. Elle prononçait ce petit nom avec tant de tendresse, que toute rancune s'envolait alors quand il l'entendait prononcé par cette douce voix enjouée et naïve. Donc non, il ne lui en voulait pas. Il ne lui en voulait plus.

Et cette façon de se tenir avec lui. Si peu regardante des convenances, l'embrassant sur la joue comme s'ils étaient frères et soeurs... Certes, de coeur ils l'étaient presque, en quelque sorte. Mais ils ne l'étaient pas de sang. Et cette attitude, du moins en public, entre un homme et une femme n'appartenant ni à la même famille ni à la même caste sociale, étaient plus qu'inconvenants. Si elle n'avait que faire des racontars pour sa part, concernant Elswyn il en était tout autrement. Ce n'était pas elle qui serait ensuite jugé et montré du doigt. Mais bel et bien lui, le manant de basse extraction qui osait traiter une gente dame de la sorte... Autant il n'avait que faire de se montrer impoli ou rude dans la société, même vis à vis de femme ou de dame, autant il n'aimait guère être inconvenant de la sorte, faisant montre de si peu de distance respectable, quand il était vu seul à seul, ou face à face, avec une femme. Surtout une femme si noble... si titrée...

Arf... Non, pas Ferenc. Là, vraiment, il détestait ce surnom. Vraiment. Ce n'était pas pour rien qu'il se faisait appeler Elswyn. Un rapide regard noir fulminant de reproches mal contenus, même si une fois encore il ne pouvait lui en tenir réellement rigueur, foudroya la jeune femme qui se redressait en face de lui. Mais même ce regard là était peine perdu. Il semblait avoir perdu tout pouvoir sur Freyja. En avait-il jamais eu un d'ailleurs? Parfois, souvent même, il en doutait. Freyja était réputée pour toujours n'en faire qu'à sa tête le concernant. Un peu comme Lizzy, même si différemment.


- La répétition est finie, répondit-il d'une voix sourde. On pourrait aller... ailleurs? En privé?

Un rapide regard autour de lui pour faire comprendre à Freyja qu'il n'aimait guère être ainsi observé et épié comme ils l'étaient pour l'heure. S'ils pouvaient au moins se rendre dans un endroit plus discret, histoire que leur conversation ne soit pas écoutée, et qu'il puisse se sentir moins surveiller... Sous le joug de tous ces regards qu'il imaginait accusateur à son encontre, toutes les exigences de la bienséance l'engonçaient soudain dans leur étroit carcan au point de l'étouffer. Et tout ça pourquoi? Pour ne pas salir la digne réputation de Freyja. Et de Lizzy. Et de la famille Desrousseaux dans son ensemble, même si le comte n'était plsu de ce monde...

- Venez, reprit-il finalement, après avoir laissé planer un étrange silence, lourd de moults interrogations, entre eux deux.

Il lui fit signe alors de le suivre dans les alcôves de l'Opéra, la guidant dans les méandres de cette architecture si alambiquée, afin de toruver un endroi tranquille, calme, où ils pourraient être un peu seuls. A savoir les loges des artistes. A cette heure-ci, hors spectacle, les loges étaient vides... il suffirait ensuite de s'y enfermer. Ce qu'il fit dès qu'ils franchirent tous deux le pas de la porte. Il indiqua alors à Freyja une chaise de libre et en tira une pour se mettre en face d'elle, son air grave qu'il arborait toujours en public... et assez souvent aussi en privé... gravé sur ses traits abruptes.

- Alors quelles sont les nouvelles... Freyja? Nous ne vous attendions pas si tôt parmi nous, fit-il d'une voix basse et profonde, tout en posant délicatement, presque amoureusement, son violon de côté.

A l'abri d'un geste malheureux.

Avant de replonger dans les prunelles limpides de la jeune femme ses orbes qui frôlaient la couleur jais à cette étrange luminosité troublante qui les enveloppait dès lors...
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MessageSujet: Re: Une sauvageonne à Paris [PV : Elsy! ^^]   Une sauvageonne à Paris [PV : Elsy! ^^] Icon_minitime1Sam 18 Avr - 18:41

Dès que l’Hongrois mit les yeux sur elle, Freyja ne put que répondre d’une petite moue désirable, comme la plupart des femmes de sa famille. De leurs visages quelque peu juvéniles mais non pas dépourvus de sensualité, il fallait dire que les d’Harcourt se remarquait entre mille… Et ce même si ces damoiselles revenaient à plusieurs milles à la ronde ! Elle savait pertinemment qu’Elswyn se rebutait de ce nom, «Ferenc», mais elle, comme de raison, l’adorait. Elle aimait l’entendre, le dire, le chanter… Elle qui, d’ordinaire n’avait guère de préjudices envers quiconque, les noms hongrois ou de partout ailleurs ne pouvait que l’enchanter au plus haut point ! Et puis… Que dire de son propre nom à elle : Freyja… Déesse scandinave qui avait traversé les âges et qui était arrivée jusqu’à elle… Prénom étranger qui faisait pâle figure comparativement à ces nobles françaises qui portaient de dignement les vestiges d’une grande famille à travers les lettres qui le composait le leur !

Toutefois, la jeune femme aux yeux d’hiver délaissa sa moue pour un air plus léger et chantant. Ah, Elswyn ! Comme il lui avait manqué depuis ces quelques mois à peine ! Et Anne ! Et Lizzy ! Et puis… Il y avait Garnier et ses fils Sans oublier sa charmante et tellement agréable femme Marie ! Mais alors que son interlocuteur se souciait de ne guère salir sa réputation, elle, elle s’en moquait pleinement. Son titre n’était point à prendre en considération à cette étape-ci ! La pauvre Freyja avait bien d’autres chats à fouetter. Ses souvenirs lui jouaient d’affreux tours et malheureusement elle ne pouvait s’en défaire. Elle se fichait de Paris et ses convenances et exigences. Elle n’était pas de ces dames de la cour qui serait prête à tour pour gagner l’estime de ses compères. Qu’ils la croient ce qu’ils voudront, elle leur rirait aux nez si elle le pouvait… Mais rapidement, sa raison la rattrapait : et le pauvre Elswyn dans tout ça ? Sa réputation pouvait en être affligée, et ce, bien plus qu’il n’y paraitrait… Ah, ces ragots et ces Parisiens ! Toujours en train de chercher de nouvelles histoires ! Ils vous passaient la corde au cou sans même savoir vos crimes ! C’était dans ces moments-là qu’elle se demandait comment elle avait pour quitter la Norvège pour se lancer sans un monde qui n’était pas tout à fait le sien ! Là-bas, très loin de la France, elle avait alors tous les droits ou presque ! Personne ne se permettait de juger ses faits et gestes, non ! Elle était la petite fille du Roi de Norvège… Mais ici… Elle n’était pas chez elle, elle devrait bien vite s’y faire… Et ce, dans les plus brefs délais.

Pourtant, la vive intelligence de son interlocuteur se fit entendre lorsqu’il lui proposa de se retirer en privé. Quelle excellente idée était-ce là ! Loin de tous ces regards indiscrets et épieurs, ils pourraient alors s’adonner à une conversation beaucoup moins conventionnelle, et sans doute beaucoup moins artificielle ! Silencieusement, elle acquiesça d’un signe distinctif de tête. Il était inutile d’attendre davantage ! Et puis, que pourrait-elle dire de plus ? Ils auraient tout le temps de discuter dès qu’ils se seraient éloignés du bruit des racontars et de leurs frasques déplacées d’indiscrétion ! Quoi qu’il en soit, elle n’attendit guère plus longtemps ! Déjà la proposition était-elle mise sur la table, déjà qu’elle avait été adoptée et que les deux amis partirent d’un même pas. La jeune damoiselle aux cheveux d’ange suivait aveuglément son compagnon, sans jamais qu’une pensée qu’il serait plus opportun de remettre cette discussion à plus tard lui traverse l’esprit. Ses pas résonnaient sur ceux de Zmeskall, lui préservant ce sourire candide qui la décrivait parfaitement : naïve et pourtant charmante. Ses yeux trainaient parfois sur les murs de l’Opéra. C’était si…Magique ! Cet endroit avait quelque chose qui n’était pas seulement français ! Il y avait cette touche de fantaisie qu’elle ne comprenait pas…. Peut-être était-ce Garnier ? Mais elle n’osait le croire… Et cet architecte qui était avec lui… Comment s’appelait-il déjà ?... Ah, ce nom lui reviendrait un jour, peut-être…

Ils pénétrèrent tous deux dans une loge d’artiste où le jeune musicien, en galant homme qu’il était, lui proposa de prendre place sur un siège. Sitôt lui présenta-t-il, sitôt s’y laissa-t-elle choir. Un soupir de soulagement mourut alors sur ses lèvres avant qu’elle ne ferme ses yeux pour quelques secondes à peine. Il fallait qu’elle revienne à elle… Malheureusement, elle savait que la discussion qui s’en suivrait pourrait lui être néfaste… Si on l’entendait, cela serait encore pire ! Mais pour l’instant, elle les savait seuls dans cette pièce. Ses paupières battirent de leurs grands cils sombres. Doucement, elle déposa ses mains sur ses genoux, se positionnant de façon posée. Elle avait alors repris son rôle de Statue de sel qu’elle avait quitté naguère. Elle attendit patiemment que le fils adoptif des Desrousseaux vienne le rejoindre avant de lui sourire, promptement, telle une vieille habitude dont elle était incapable de se défaire.

Quelles étaient les nouvelles ? Beaucoup trop nombreuses pour être racontées en une seule et unique nuit… Pourtant l’instant fatidique de toute sa vie lui revint devant les yeux. Une ombre passa alors sur ce regard qui, autrefois, brillait d’une chaleur enfantine et rassurante. Elle tenta alors de réfléchir à ses phrases… Comment pourrait-elle les formuler ? Elle en perdait presque son latin… Ou devrais-je dire son Français ! Son prénom semblait résonner bizarrement sur les lèvres de son interlocuteur… Était-ce de l’inquiétude ? Peut-être bien… Mais elle ne le saurait que lorsqu’elle raconterait son histoire… Peut-être pas toute… Ou peut-être pas du tout… Mais pour le moment… Elle avait besoin de parler à quelqu’un… De parler avec une personne en qui elle pouvait avoir confiance… Lentement, elle reprit contact avec son environnement. Chaque souffle semblait ralentir son rythme cardiaque, et puis… Et puis, en perdant quelque peu la quiétude qui la caractérisait, la jeune damoiselle se mit à parler de façon éloquente qui dénotait de cette petite détresse, dissimuler sous ses lèvres vermeilles….


- Je devais revenir, fit-elle simplement avant de se lever d’un geste vif, allant tout près de la coiffeuse qui avait dût servir à maintes vedettes montantes du chant classique.

Elle se demandait s’il était temps de se retourner avait de raconter…Mais elle n’y arriva pas. Elle se contenta simplement de laisser le calme l’envahir à nouveau, oubliant quelque peu ses tourmentes, effaçant les quelques images qui lui remontaient en tête et qui lui nouaient la gorge. Du bout des ongles, elle caressa la surface de bois et se regarda dans le miroir pour quelques secondes. Dans ce dernier, elle pouvait apercevoir l’Hongrois. Même si sa tête lui disait de sourire un peu, son cœur, lui, se taisait immuablement.

- Elswyn, commença-t-elle, je crois… Je crois que j’ai comis une terrible… Une terrible faute…

Bafoua-t-elle avec incertitude. Devait-elle, oui ou non, lui raconter se qui s’était produit il y avait de ça quelques semaines à peine ? C’est alors que son regard se posa sur les blessures qu’elle portait sur ses mains bandées de pansements… Elle referma les poings vivement avant de se retourner pour de bon… Elle était pourtant incapable de rester sur place. Les efforts pourtant minimes lui paraissaient soudainement surhumains… Il fallait rester calme et posée… Mais surtout, il ne fallait pas perdre la tête…
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Elswyn Zmeskall
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MessageSujet: Re: Une sauvageonne à Paris [PV : Elsy! ^^]   Une sauvageonne à Paris [PV : Elsy! ^^] Icon_minitime1Lun 11 Mai - 15:52

Quelle mine sombre elle lui servait soudain. Quel regard... Un regard empreint à la fois de peine, d'une tristesse indicible et d'une détresse sans fond. Tout dans l'attitude et les gestes de la jeune femme trahissait la tension obscure qui l'habitait, la rongeait même. Même sa voix, aux accents souvent si naïfs encore teintés de cette innocence enfantine, trahissait à cette instant la peur qui l'imbibait. Nerveuse, Freyja était des plus nerveuses. Si son regard restait toujours aussi franc et direct, il n'en était pas de même de ses gestes, alors quasiment désordonnés et de ses paroles. Paroles... alambiquées, tortueuses, qui semblaient étrangement chercher un sentier sur le côté comme pour mieux fuir la réalité qu'elles ne voulaient pas avouer. De quoi avait-elle donc peur ainsi ? Qu'y avait-il pour la paniquer de la sorte, telle une bête effarouchée se sentant prise au piège ? Etait-ce ce qu'il venait de dire, de faire ? Avait-il encore fait un geste ou dit un mot de travers, faisant fi des bonnes convenances comme souvent il le faisait, bien souvent sans vraiment le faire exprès ?

Pourtant, il avait toujours cru que, s'il y avait une personne n'ayant que faire des bonnes convenances et des bonnes moeurs le concernant, c'était bien elle. S'était-il donc trompé à ce point ? Avait-il commis un impair irréparable à son égard ? Il avait beau se creuser les méninges, il ne voyait pas ce qu'il avait pu faire pour la mettre en pareil état. Il était certes bien maladroit parfois, et bien malséant. Mais tout de même... Au point de la rendre si nerveuse...

Ce ne fut que quand elle daigna enfin rompre le lourd silence pesant et gênant qui s'installait entre eux, qu'il comprit qu'il ne s'agissait pas de lui. Mais d'elle. Si elle était nerveuse, cela ne venait pas de lui. Cette constatation le soulagea de suite... Soulagement de bien courte durée toutefois, quand il entendit la suite. Une terrible faute, disait-elle. Quelle terrible faute pouvait-elle bien avoir commis, pour se mettre en pareil état et paraître si paniquée ? Ou plutôt, devrait-il dire, quelle terrible faute croyait-elle avoir commis ? En tout cas, ce ne devait pas être si anodin que ça, vu la façon qu'elle avait de fuir son regard soudain. Ce n'était pas dans le genre de Freyja de le regarder par miroir interposé. Ce qui ne pouvait donc signifier qu'une seule chose : l'heure était grave. Bien plus grave qu'il ne le croyait. Peut-être paniquait-elle plus qu'elle ne le devrait pour une broutille idiote... ou peut-être pas.

Et la voir de nouveau si agitée... tel un agneau dans sa bergerie sentant le loup rôdant au dehors. C'en était... c'en était déstabilisant. Et ça le rendait nerveux à son tour.


- Freyja, commença-t-il d'une voix calme et posée, comme tentant de la calmer et d'apaiser l'agitation qui l'habitait.

En vain. Elle semblait de plus en plus incontrolable.

- Freyja, insista-t-il.

Un peu plus fermement. Sans succès, une fois encore.

Et, surpris lui-même de la soudaine audace qui l'animait, il se leva et l'attrapa par les épaules, la retournant doucement ver slui, pour la forcer à lui faire face. A défaut d'oser jusqu'à la forcer à le regarder droit dans les yeux.


- Et si vous vous calmiez d'abord, non ?

Se disant, il la força à s'asseoir, doucement, presque avec une certaine déférence dans ses gestes, lui qui osait si peu souvent la toucher, ou toucher quelque dame que ce soit, de la sorte.

- De quelle erreur parlez-vous ? Vous voulez m'en parler ? Je ne suis peut-être pas le mieux placé ("haut placé", fut-il tenté de rajouter) pour vous aider. Mais si vous épancher sur quelqu'un peut déjà vous soulager... Vous savez que rien de ce qui sera dit ici ne sortira. Rien de ce que vous pourrez me dire ne sera trahi. Et qui sait... peut-être toruverons-nous une solution ensemble ? Tenta-t-il, toujours de sa voix qui se voulait apaisante.

Il marqua un court temps d'arrêt, rapprochant une chaise en face de celle sur laquelle il venait de faire asseoir Freyja, et s'y installant posément.

- Quelle terrible faute peut donc vous mettre dans un tel état d'agitation ?
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MessageSujet: Re: Une sauvageonne à Paris [PV : Elsy! ^^]   Une sauvageonne à Paris [PV : Elsy! ^^] Icon_minitime1Sam 6 Juin - 22:45

Un agneau. Oui, Freyja était un agneau. Un pauvre et misérable agneau prit au piège avec le loup. Mais que dire de ce loup ? Il était là, toujours et encore. Il la regardait, la pistait, la traquait. Autour d’elle, elle le sentait si près malgré la distance. Son cœur battait à rompre son thorax. Ce sang qu’elle partageait portait un venin muet qui se glissait si sinistrement en elle qu’elle n’avait pu le contrer. Les ténèbres la caressaient de plus en plus, l’enivrant de leurs atours jusqu’à s’y perdre, s’y noyer. Comment se faisait-il qu’elle est pue être aussi sotte ? Aussi irresponsable ? Elle s’était brûlée à un feu qui avait su la consumer avec une facilité remarquable, voire gourmande. Elle aurait voulu se défaire de ses chaînes qui oppressaient ses mots, mais elle s’en sentait incapable. Et alors, petit à petit, la jeune femme aux yeux d’hiver sentait la froidure l’habiter. Elle pensait à ce loup. Un loup qui l’avait mordue, vidée de son sang, la laissant sur un carrelage glacé. Elle sentait encore ce regard hargneux sur elle, sur ses membres frigorifiés. Ce loup portait un masque, un masque de velours orné que tous appréhendait sans la moindre hésitation… Mais elle, l’agneau, la misérable brebis égarée, elle l’avait démasqué malgré elle. Elle avait senti cette belle parure disparaître sous le poids de marques, de cicatrices. Ses yeux sur les paumes abîmées de ses mains, Freyja sentait son cœur se resserrer.

Mais alors, ce fut Elswyn qui vint la rattacher à bon port. Elle qui se sentait fléchir, s’abandonner à ses songes les plus sinistres… Et alors, la repêchant dans le plus profond des abysses, les mains de son vieil ami lui empoignèrent les épaules. Il fallait… Il fallait rester calme. Respirer, se disait-elle, respirer pour sentir son poult ralentir. Par contre, elle s’en sentait incapable. Ses iris plongés dans les ténèbres profonds qui gardaient ceux de l’Hongrois ne purent pourtant que la rassurer. Doucement, elle se laissait faire, telle une vulgaire poupée. Elle se laissa conduire à une chaise, s’y fit asseoir, sans la moindre résistance et patienta. Elle patientait pourtant pour un instant fatidique, une dure réalité. Cette dernière la hantait. Comment pouvait-on vivre avec une telle ignominie dans l’âme ? Était-ce humain de se sentir sombrer ainsi ? S’enfoncer de jour en jour dans la peur, dans la peur du lendemain… Ou encore la peine, la peine d’hier ? Ses mains se crispèrent sur sa robe, l’ensevelissant sous maints plis.

Assise là, sans un bruit, elle tentait de se concentrer sur les paroles de son interlocuteur. Sans succès. Les conseils étaient pourtant sage… Mais la sagesse ne la contenait plus. Ce qui l’animait était au-delà des circonstances humaines. C’était au-delà des ragots et des histoires. Elle ne pouvait pas le croire, elle ne pouvait l’accepter… Pourtant, lorsque son ami lui offrit de se calmer, la jeune Norvégienne acquiesça d’un signe de tête, ravalant les quelques sanglots qui naissaient peu à peu dans sa gorge. Sa langue se nouait, ses mains s’entrelaçaient et ses yeux tendaient d’attraper ceux du fils adoptif des Derousseaux de Vandières. Sa tête qui hochait à l’affirmation était pourtant à l’encontre de sa volonté. Elle tentait de se reprendre ; il fallait qu’elle se reprenne. Alors, elle tenta de déposer cette naïveté enfantine qui la maquillait sans cesse… Jusqu’à ce que son cher Skall décide de lui faire un discours qu’elle aurait voulu éviter. Trouver une solution ? Pouvait-elle ne serait-ce espérer trouver une bonne explication à toute cette histoire ? La seule chose qui lui restait était de se repentir… De se châtier jusqu’à ce que ses péchés soient expiés… Que Victor lui accorde son pardon, que ces souvenirs ne reviennent plus lui lacérer les entrailles…

C’est alors qu’avec un peu plus de conviction et cette pure gentillesse qui l’habitait, elle prit les mains de son interlocuteur. Elswyn était cette boîte de Pandore dont elle avait besoin… Lui pourrait peut-être comprendre ? Peut-être plus que quiconque ? Elle ne le savait guère. Mais le ton amer qu’il employait la peinait au plus grand point :


- Elswyn, vous êtes mon ami depuis de nombreuses années, commença-t-elle sur un ton qui se voulait rassurant, malgré les quelques failles, je… Je puis vous faire confiance… Mais ce que je vous dirai fera saigner mon cœur une nouvelle fois…

Elle en avait dit peut-être trop… Mais la jeune femme sentait déjà l’eau bénite lui monter aux cils. Son cœur battait à la chamade et ses sens lui jouaient des tours. Elle ramena ses mains à sa bouche, tentant à nouveau de reprendre son calme, mais cette fois, c’était peine perdue. Freyja se pencha en avant, relevant sa robe jusqu’à la moitié de son mollet, Là, placé sur sa cheville, un médaillon doré pendait, représentant la lettre «B». Ses doigts fins, bien que malhabiles pour maintes causes, détachèrent ce dernier. C’est alors qu’elle se rassit correctement, laissant les quelques larmes silencieuses rouler sur ses joues. Elle voulait tant rester forte, ne paraître qu’impassible, mais elle n’y arrivait pas. Triste tableau, certes, mais la jeune Duchesse n’avait pu se contenir plus longtemps.

Le pendentif entre ses mains pansées, elle mit se dernier entre les mains du fils Zmeskall. Toujours dans ce silence de mort, elle ne dit rien. Ses mains s’occupèrent alors à une tout autre chose. Les rubans qui endimanchaient ses paumes commencèrent à céder sous le mouvement circulaire de Freyja, jusqu’à totalement se dévoiler. Le revers était toujours aussi blanc et onctueux qu’il l’avait toujours été, il va sans dire que jusqu’à présent, la situation ne s’était pas avérée critique… Pourtant, lorsque la petite fille du Duc D’Harcourt mit à découvert ce qui camouflait réellement ses pansements, elle étouffa un nouveau sanglot. Là, au creux de ses mains, les blessures étaient fraîches, non pas encore cicatrisées. Brûlures… Brûlures très profondes qui avaient su la punir de son âme et son cœur. Elle prit une nouvelle inspiration, tentant de ravaler encore les pleurs qui lui liaient la gorge.


- Elswyn, j’ai commis l’irréparable, elle marqua une pause veillant à rendre au silence une place d’honneur. Et puis, comme par magie, elle reprit son courage à deux mains : c’était le moment où jamais : … Je… Je suis responsable de la mort de Victor Blackwood, finit-elle par déclarer alors qu’elle sentait que s’en était trop. Les larmes coulaient allègrement sur les joues de la Sang Bleu.

Ça y est, elle l’avait dit. Vrai ou faux, meilleur ou pire, Freyja ne savait que penser, ou encore où se mettre. Ses larmes étaient seules compagnes pour un tel chagrin, un chagrin qu’elle ne surmontait pas, par désir ou encore par crainte… Cruel était le destin, et encore plus ses desseins. Dardant d’un regard effrayé celui d’Elswyn, elle aurait tant voulu s’excuser d’être si impertinente avec de telles révélations, mais non. Elle était simplement navrée… Navrée de tout, navrée pour lui, pour elle… Voudrait-il un jour lui adresser la parole après avoir appris une telle mesquinerie ? Elle l’espérait de tout son cœur…
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MessageSujet: Re: Une sauvageonne à Paris [PV : Elsy! ^^]   Une sauvageonne à Paris [PV : Elsy! ^^] Icon_minitime1Sam 20 Juin - 17:44

Les mots de Freyja n'avaient rien de bien rassurant. Mais alors rien du tout. Faire saigner son coeur de nouveau ? Ce qu'elle s'apprêtait à dire, ou plutôt à confesser, était donc si difficile à entendre et à énoncer pour qu'elle hésite autant ? Et ses mains presque tremblantes qui enlaçaient maintenant les siennes... Et cette voix, timide, bafouillante même, qui semblait être réticente à avouer ce si lourd secret... Tout dans Freyja l'inquiétait soudain. Elle d'habitude si pleine de joie de vie et d'entrain, soudain si tremblante, si apeurée, et si... si... triste. Non, désespérée même. Oui, vraiment, il y avait de quoi s'inquiéter.

Elswyn sursauta presque quand elle lâcha soudain ses mains et se pencha en avant, tout en relevant quelque peu ses jupes. Par tous ses violons, que pensait-elle faire soudain ? Il fut alors plus que rassuré de la voir se redresser, dans une position décente et moins... hum... moins excitante. Tout aurait pu aller dans le meilleur des mondes, si ce n'était ces larmes traitresses qui traçaient de sinistres sillons le long des joues de la jeune femme. Il n'aimait pas la voir pleurer, se dit-il en son for intérieur, ses prunelles sombres contemplant ce triste spectacle avec un sentiment d'impuissance insupportable.

Contemplation de bien courte durée toutefois, qui fut interrompu par deux mains, pansées et visiblement plus que blessées, qui lui remettaient dans les siennes le petit médaillon qu'elle était allé chercher à sa cheville. Un médaillon doré, orné de la lettre "B". Que signifiait donc tout ceci ? il n'en avait strictement aucune idée, pour être honnête, mais certainement allait-elle l'éclairer rapidement sur toutes ces étrangetés. Du moins l'aurait-il espéré. Mais au lieu d'explications, vint une autre révélation. Plus étrange encore, et surtout bien plus cruel. Ses mains... les mains de Freyja, si douces, si pures, et si blanches. Et pourtant si touchées... brûlées. Brûlées ? Mais comment donc avait-elle pu se brûler les mains de cette façon ? Par tous les diables, que s'était-il donc passé ? Incompréhension, peine, inquiétude, marquaient soudain son regard sombre. Qu'il aurait aimé l'aider, mais comment, si elle ne parlait pas ? Mais il n'allait pas la brusquer pour autant. Elle parlerait si elle s'en sentait le courage et l'envie. Il était là pour l'écouter et l'aider, pas pour la brusquer d'une quelconque façon....

Et soudain, les mots se délivrèrent enfin. Des mots qui sonnèrent durement, abruptement, dans le silence qui s'était fait entre eux. Des mots presque choquants... Blackwood... Mort... Ce B était donc à Blackwood. Et ces larmes étaient à sa mort... Quelque peu troublé d'un tel aveu, et égoïstement une part de lui plutôt flattée qu'elle se soit ainsi confiée à lui, Elswyn hésita un long moment. La décence encore et toujours, le forçait à garder ses distances, à ne pas montrer une quelconque familiarité indécente... Et pourtant. Et pourtant. Il n'avait, pour l'heure, aucune envie de garder ses distances. Et raisonnablement, pouvait-il réellement le faire après de tels aveux ? Après une telle marque de confiance ? Rompant alors ses dernières barrières de bienséance, Elswyn agrippa doucement les épaules de Freyja et l'attira tout contre lui, l'enserrant dans une étreinte douce, qui se voulait réconfortante et rassurante.

L'aider... Voilà un bien grand mot lui qui n'avait soudain aucune idée de comment l'aider. mais déjà, l'apaiser, la calmer... Ensuite ils réfléchiraient calmement tous deux. Chaque chose en son temps. Et il fallait aussi faire soigner ses mains ensanglantées et blessées. ET pour ça, il ne voyait qu'une seule personne... Lizzy.


- Je suis là Freyja, je suis là. Je ne sais pas tout encore, mais je suis sûr que nous trouverons une solution. Et nous panserons vos plaies... physiques ou autres... Calmez-vous. Je suis là.

A l'entendre, on aurait presque pu croire qu'il s'adressait à une enfant. Ce qui n'était pas loin d'être le cas, à vrai dire, quand on songeait combien semblait apeurée la jeune femme.
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